La problématique marxiste

Base et superstructure

par Ambre Bragard

5 septembre 2009

Face à l’idéalisme et au matérialisme abstrait qui régnaient à leur époque, Marx et Engels ont été amenés à définir les concepts de base et de superstructure pour élaborer leur conception matérialiste de l’histoire. Il s’agissait pour eux d’éclaircir le fait que les conditions d’existence réelles des hommes déterminent leur conscience et non l’inverse. Pour cela, ils ont différencié d’une part la base économique, c’est-à-dire les rapports de production déterminés par les forces productives [1], comme fondement objectif de la vie humaine et d’autre part, la superstructure, englobant toute la vie sociale en dehors de ces rapports, qui s’élève à partir d’eux. Depuis qu’ils ont été formulés, ces deux concepts n’ont pas cessé de faire débat, notamment et surtout chez des révolutionnaires.

En effet, le problème des rapports entre base et superstructure est un enjeu de taille pour les révolutionnaires car les conclusions pratiques que nous pouvons en tirer varient du tout au tout en fonction de la réponse qu’on apporte à cette question. Si l’on se complait dans l’illusion que ce sont les idées qui dirigent le monde, on va privilégier la critique idéologique des rapports existants au détriment de leur renversement pratique. Or c’est une voie sans issue car les idées ne tombent pas du ciel mais reflètent pour une grande part ces rapports existants eux-mêmes. Ce sont les hommes réels, c’est-à-dire conditionnés par des forces productives et des rapports sociaux déterminés, qui sont les créateurs de leurs représentations et non pas le contraire. Ce qui signifie que seule une révolution pratique des rapports existants est à même d’opérer cette transformation massive de la conscience qu’ont les hommes de leurs rapports. A l’opposé, si l’on se conforte dans l’idée que seule l’économie est une motivation historique efficiente, on commet l’erreur inverse. On risque de privilégier la lutte économique au détriment de la lutte politique (bien que celles-ci, nous y reviendrons, ne sont jamais tout à fait distinctes). Or s’il est un élément indispensable à toute révolution, outre l’état du développement des forces productives, c’est bien la formation d’une masse révolutionnaire qui fasse effectivement la révolution. La question de la conscience et par conséquent de la superstructure est donc déterminante, sans quoi aucune révolution n’est possible.

La contradiction est-elle insoluble ? Bien sûr que non. La superstructure est-elle déterminée par la base ? Evidemment. La superstructure influe-t-elle en retour sur la base ? Assurément.

La conception marxiste

On reproche souvent au marxisme de réduire la complexité de la vie sociale à l’expression d’intérêts économiques et nombreux sont en effet les marxistes vulgaires qui ont développé une telle conception économiste de l’histoire. Mais la conception de Marx et d’Engels est autrement plus complexe. En réalité, ils ne nient nullement l’importance des facteurs politiques ou idéologiques mais ils ne leur donnent aucune signification indépendante de la base économique. Ainsi Marx écrivait dans la préface à la Critique de l’Economie politique :

« Dans la production sociale de leur existence, les hommes nouent des rapports déterminés, nécessaires, indépendants de leur volonté ; ces rapports de production correspondent à un degré de développement de leurs forces productives matérielles. L’ensemble de ces rapports forme la structure économique de la société, la fondation réelle sur laquelle s’élève un édifice juridique et politique, et à quoi répondent des formes déterminées de la conscience sociale. Le mode de production de la vie matérielle domine en général le développement de la vie sociale, politique et intellectuelle. Ce n’est pas la Conscience des hommes qui détermine leur existence, c’est au contraire leur existence sociale qui détermine leur Conscience. » [2]

Marx ne considère pas ici la superstructure comme un simple reflet de ce qui se joue dans la sphère économique. Au contraire, bien que découlant de celle-ci, la superstructure peut atteindre selon lui un certain degré d’autonomie et agir en retour sur la base économique. Dire que « le mode de production de la vie matérielle domine en général le développement de la vie sociale, politique et intellectuelle » ne signifie absolument pas que les actions des hommes soient dictées par les seules conditions économiques. Il ne faut pas comprendre les rapports de production comme une motivation subjective mais plutôt comme la condition objective de la vie humaine qui pose de ce fait des limites au mouvement propre de la superstructure. Etant donné sa relative autonomie, celle-ci dans son ensemble ne correspond pas mécaniquement à la base économique à chaque étape historique. Il peut arriver, et il arrive effectivement, qu’il existe une tension entre ces deux pôles. La science peut par exemple évoluer plus vite que l’économie, le droit peut parfois être en retard par rapport aux transformations de la base, etc. Mais la tension ne peut être ni trop forte, ni persister dans la durée. Elle s’égalise, sans quoi l’égalisation se fait de manière révolutionnaire. C’est ce type de conflit entre une base correspondant au nouveau rôle économique de la bourgeoisie et une superstructure encore liée à l’ancienne domination de la noblesse qui a donné lieu à la Révolution Française par exemple. Mais la plupart du temps la résolution de ces contradictions matérielles, c’est-à-dire la révolution, ne s’exprime pas de cette manière dans la conscience sociale de l’époque. Cependant les représentations que s’en font les hommes jouent non seulement le rôle de moteur subjectif pour leur action, dont les bases objectives sont les conditions économiques, mais elles déterminent également la forme que va prendre cette activité elle-même. Elles sont donc un élément essentiel du bouleversement. C’est pourquoi les contradictions matérielles d’alors, assez proches en Angleterre et en France, se résolurent de manières très différentes dans ces deux pays. Leur résolution se traduisit dans différentes formes d’Etat, en même temps qu’elles exprimaient toute deux la domination de la bourgeoisie.

Cette idée est encore plus claire dans la correspondance d’Engels suivante :

« La situation économique est la base, mais les divers éléments de la superstructure – les formes politiques de la lutte des classes et ses résultats – (…) les formes juridiques, et même les reflets de toutes ces luttes réelles dans le cerveau des participants, théories politiques, juridiques, philosophiques, conceptions religieuses (…) exercent également leur action sur le cours des luttes historiques et, dans beaucoup de cas, en déterminent de façon prépondérante la forme. » [3]

Quelles relations entre base et superstructure(s) ?

Dans les déclarations de Marx et d’Engels convoquées ci-dessus, ceux-ci distinguent deux formes de superstructures : les formes politiques et juridiques d’une part et les formes de la conscience sociale (théories politiques, philosophiques, religieuses, etc.) d’autre part. On appelle les premières les superstructures politico-juridiques et les secondes les superstructures idéologiques. Le tableau qu’ils dressent de la société peut donc être synthétisé par le schéma suivant :

- On retrouve en premier lieu la base économique, autrement dit les rapports de production, elle-même déterminée par les forces productives. C’est le fondement réel de la vie humaine ;

- À partir de là s’élève un ordre politique et juridique qui lui correspond ;

- Enfin, répondent à celui-ci des superstructures idéologiques qui couronnent l’édifice.

Mais il ne faut pas comprendre la métaphore de l’édifice au premier degré : la base et les diverses couches des superstructures ne peuvent être distinguées que méthodologiquement. Maintenir coûte que coûte les séparations entre la base et les superstructures entre elles, est par conséquent une erreur. De telles séparations n’ont de valeur que dans la mesure où elle permet de mettre en avant certaines relations déterminées et fondamentales.

Le fait qu’avant toutes choses les hommes doivent produire leurs moyens de subsistance, et qu’en faisant cela ils entrent dans des rapports sociaux de production déterminés, est la base réelle de toute vie humaine. Mais l’unité et la complexité de la vie sociale interdit par ailleurs de séparer réellement ces rapports économiques des autres rapports sociaux qui en découlent ou ces derniers entre eux. Premièrement, cela fige les concepts, qui n’ont eux-mêmes qu’une signification fonctionnelle, puisque les différentes couches ne peuvent pas être saisies indépendamment les unes des autres mais seulement dans leur interconnexion. Deuxièmement, l’appartenance d’un élément de la réalité sociale à la base ou à la superstructure dépend de sa fonction concrète. Ainsi, Marx lui-même considérait par exemple les sciences de la nature parmi les forces productives et les classait donc parfois dans la base, alors que considérées de manière statique on pourrait également les classer dans la superstructure.

La conception qu’avaient Marx et Engels des rapports entre base et superstructure n’est donc pas figée. Ils sont conscients que l’une et l’autre évoluent constamment, interagissent et se déterminent réciproquement. De la même manière qu’ils ne conçoivent pas la Conscience indépendamment de l’Etre, ils ne conçoivent pas non plus la superstructure indépendamment de la base. L’une et l’autre peuvent certes être distinguées mais en même temps elles forment ensemble une unité indissociable : le processus de vie social. Seule l’interdépendance de ces deux forces peut expliquer le processus historique. Lorsqu’on veut expliquer un événement particulier on est en effet obligé de prendre en compte toute une série de facteurs. Dans cette perspective, le matérialisme historique ne nie pas l’influence que peuvent jouer les facteurs superstructuraux, mais il les analyse et les ramène en dernière instance à la base économique. Car ces facteurs eux-mêmes ne concordent pas par hasard mais bien parce qu’ils sont liés entre eux via leur correspondance avec la base économique.

L’exemple de l’Etat

Prenons l’exemple de l’Etat. D’après la conception marxiste, ce dernier relève des superstructures politico-juridiques et est en cela l’expression plus ou moins adéquate des rapports sociaux déterminés économiquement. Pour autant, cela ne saute pas aux yeux car le rapport de l’Etat à la base n’est pas immédiat. Il s’agit plutôt d’un ensemble de rapports qui se sont développés à partir de la base économique de façon relativement autonome et qui lui correspondent. C’est pourquoi il existe différentes formes d’Etat en fonction des pays bien qu’elles contribuent toutes à assurer la domination d’une classe sur une autre.

En effet, la naissance de l’Etat présuppose d’une part une division du travail avancée permettant à un certain nombre d’individus non directement productifs de s’occuper des intérêts communs de la société. D’autre part, l’apparition de l’Etat est rendue nécessaire par la division de la société en classes. A partir du moment où une partie de la société n’est plus obligée de travailler pour vivre en raison de la division du travail avancée, le travail et le capital, la production et l’appropriation incombent en partage à des individus différents. La division de la société en classes antagonistes, différenciées selon leur place dans le processus de production, et le fait qu’elles entrent alors en conflit sont donc inéluctables. Dès lors, écrivait Engels, pour que « les classes aux intérêts économiques opposés ne se consument pas, elles et la société, en une lutte stérile, le besoin s’impose d’un pouvoir qui, placé en apparence au dessus de la société, doit estomper le conflit, le maintenir dans les limites de « l’ordre » » [4].

Le lien entre base et superstructure est ici flagrant : chaque période économique produit une forme d’Etat déterminé dont le rôle est d’arbitrer les conflits entre les classes dans l’intérêt de la classe qui domine du point de vue économique. Celle-ci, qui dans la règle détient le pouvoir d’Etat, bénéficie ainsi d’une série de moyens de coercition : Police, Justice, Armée, etc. pour mater et exploiter les classes opprimées.

Cependant, l’Etat a d’emblée tendance à se rendre autonome de la société dont il résulte. Avec l’augmentation de la division du travail s’accroît également l’appareil d’Etat et avec lui son autonomie. Il ne se contente plus seulement de représenter et de défendre la classe dominante, ses fonctions s’étendent de plus en plus et concernent la satisfaction des intérêts communs de la société dans la mesure où ceux-ci n’entrent pas en contradiction avec ceux de la bourgeoisie. Aux moyens des impôts, il intervient directement dans la vie économique pour satisfaire ses propres besoins ou pour faire évoluer la situation dans un certain sens. Il produit donc également des effets rétroactifs sur la base économique et peut même nuire passagèrement aux intérêts de la bourgeoisie qu’il sert habituellement. Cela donne l’impression que la politique et l’économie sont totalement séparées. Cependant la réalité est toute autre. Il arrive effectivement que la bourgeoisie ne contrôle pas directement l’appareil d’Etat mais elle n’a pas besoin de gouverner pour diriger la société. Sous le capitalisme, l’exploitation des travailleurs ne dépend pas d’une coercition quotidienne, qui n’est qu’une exception, ni même exclusivement de la peur de son usage. Le travailleur est contraint par les pressions économiques de se soumettre à l’exploitation. Il n’a pas d’autre choix, c’est cela ou mourir de faim. Par ailleurs, même s’il arrivait effectivement qu’un gouvernement hostile à la bourgeoisie soit élu, celle-ci dispose d’un certain nombre de pare-feux, comme elle a pu le démontrer en liquidant Allende au Chili. Puisqu’elle détient les capitaux, elle pourrait par exemple sortir son argent du pays pour l’étouffer économiquement. Elle pourrait également se faire secourir par ses amis fonctionnaires, issus de la bureaucratie civile et militaire permanente, capables de s’opposer aux perspectives d’un tel gouvernement du fait qu’ils contrôlent les moyens de coercition. Ce sont là des exemples des limites imposées par la base économique au développement autonome de la superstructure.

Les superstructures idéologiques

Un autre élément doit ici être pris en compte. C’est la manière dont les hommes se représentent et s’expliquent les rapports sociaux existants au moyen d’une série de conceptions : théories politiques, religieuses, philosophiques, etc. – ce qu’on nomme les superstructures idéologiques. Or, bien que la conscience des hommes ne soit pas homogène, les pensées dominantes sont à toutes les époques les pensées de la classe dominante, puisqu’en détenant les moyens de production matérielle, elle contrôle aussi les moyens de production intellectuelle. Ces représentations sont un élément essentiel des rapports sociaux eux-mêmes. Ils sont indissociables. Dans notre exemple, l’Etat ne saurait se perpétuer si l’idée de sa nécessité « naturelle » n’était pas partagée par la majorité de la société et donc par les classes opprimées elles-mêmes. Il ne pourrait pas fonctionner autrement. La peur des moyens de coercition dont bénéficie la puissance d’Etat ne suffirait pas à elle seule à le maintenir si la classe ouvrière était convaincue qu’elle avait affaire à un outil historique de la domination de la bourgeoisie qui peut et doit elle-même être dépassée. Chaque forme d’Etat sécrète donc des idéologies qui constituent un élément essentiel de son maintien et de celui de la domination de la classe qu’il représente. Il en va de même pour les rapports immédiats de production. Ceux-ci n’apparaissent pas aux yeux de la majorité des travailleurs comme des rapports d’exploitation mais comme des rapports justes et naturels. Sans cela, ils ne perdureraient pas une année. Si la classe ouvrière avait une conscience communiste claire, elle les renverserait rapidement. C’est pourquoi Marx disait que les idées deviennent puissances matérielles quand elles s’emparent des masses. Les idées des hommes, bien que déterminées par leurs conditions d’existence, peuvent également agir en retour sur ces dernières. D’où l’intérêt, d’une part, pour la classe qui domine économiquement de dominer aussi du point de vue politique et idéologique et, d’autre part, l’enjeu pour les révolutionnaires de contester cette hégémonie.

La base économique ne crée rien directement d’elle-même. Les idéologies sont certes créées par les hommes à partir de leurs conditions d’existence et pour justifier consciemment ou inconsciemment celles-ci, mais avec la division du travail elles connaissent aussi leur propre développement. Chacun des domaines pris isolément ne correspond donc pas mécaniquement à un rapport économique. C’est l’ensemble des représentations, comme structure spirituelle de la société, qui correspond à sa structure matérielle.

La conception marxiste de la base et de la superstructure est donc riche et complexe. Les superstructures sont bien déterminées en dernière instance par la base économique comme fondement objectif de la vie humaine mais elles connaissent également leurs propres développements et peuvent agir en retour sur la base. Même si cette dernière pose des limites objectives à leur autonomie, les effets rétroactifs des superstructures ne sont pas moins importants que l’influence de la base. Seule l’interdépendance et l’action réciproque de ces deux moments, qui forment ensemble l’unité de la vie sociale, peut expliquer le processus historique.

Les conséquences d’une telle analyse sont centrales pour l’activité des révolutionnaires. Seule la conception marxiste de la base et des superstructures permet de mesurer dans toute leur importance l’influence réciproque des luttes économiques, politiques et idéologiques. Or, le processus historique s’explique par l’interaction de ces différents moments. Dès lors, il ne s’agit pas de faire un choix d’exclusivité, mais de pouvoir penser leur articulation. Economie et politique sont en effet intimement liés. Cela se vérifie au quotidien. Personne ne peut nier que les luttes économiques menées par les organisations syndicales ou patronales ont non seulement souvent des conséquences politiques, mais qu’elles sont aussi elles-mêmes des luttes politiques. L’inverse est aussi vrai. Les luttes politiques peuvent entraîner dans leur sillage des luttes économiques. Les choses ne sont donc pas univoques. Bien qu’à l’origine, les luttes des sans-papiers relevaient essentiellement du politique, elles ont acquit un caractère économique de premier plan qui concerne aujourd’hui l’ensemble de la classe laborieuse.

La conception marxiste qui voit dans les rapports politiques l’expression de la lutte de classes économique trouve sa confirmation dans ces deux exemples. La liaison entre l’économie et la politique est permanente et c’est sur elle que nous devons jouer.


Cet article s’appuie essentiellement sur les analyses de la conception matérialiste de Marx développées par Franz Jakubowski et Alex Callinicos. Cf. respectivement : Les superstructures idéologique dans la conception matérialiste de l’histoire, « Chapitre II : La problématique marxienne : base et superstructure », EDI, Paris, 1976, pp. 81-123 ; Les idées révolutionnaire de Marx, « Chapitre 5 : L’histoire et la lutte de classe » et en particulier les pages concernant la problématique « base et superstructure », Syllepse, Paris, 2008, pp. 117-126.

Notes

[1On appelle rapports de production les relations que nouent les hommes entre eux dans le cadre de la production de leurs moyens de subsistance. Ces rapports sont déterminés par les moyens d’existence naturels accessibles aux hommes et par les moyens de les exploiter légués par la génération d’hommes qui les a précédés. C’est ce qu’on nomme les forces productives. Il s’agit donc d’une part des richesses naturelles en moyens de subsistance (fertilité des sols, eaux poissonneuses, etc.) et en moyens de travail (chutes d’eau, bois, métaux, etc.) que les hommes ont trouvées toutes prêtes et d’autres part des moyens de production qui sont nés de leur action (outils, machines et organisation du travail correspondante). Pour Marx, cet héritage est modifié par les générations d’hommes successives au cours de l’histoire en même temps qu’il conditionne leurs conditions d’existence et leur impriment un développement déterminé. Autrement dit, l’homme fait autant la machine que la machine fait l’homme. Par exemple, si on considère la mécanisation du filage à la fin du XVIIIe siècle, l’avènement de la Mule-jenny et des métiers mécaniques entraîna le transfert de l’industrie du textile de la maison vers la fabrique. Les effets d’un tel chambardement ne furent pas sans conséquences sur les rapports humains. La famille, qui formait jusque là une unité de production, devint une collection de travailleurs salariés dans laquelle homme, femme, enfants se trouvèrent en concurrence les uns avec les autres pour gagner leur pain quotidien.

[2K. Marx, Préface à la Critique de l’Economie politique, in K. Marx, Œuvres, Economie I, Gallimard, La Pléiade, Paris, 1963, pp. 272-273. (Autre traduction).

[3Engels, Lettre à Joseph Bloch du 21 septembre 1890 in Etudes philosophiques, Editions sociales, Paris, 1977, p. 238.

[4Engels, L’Origine de la famille, de la propriété privée et de l’Etat, Editions sociales, Paris, 1954, pp. 159-160.


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