Impérialisme & Crise

par Chloé Degois

6 août 2009

Quelques mois après la tenue presque simultanée du sommet du G20 et du sommet de l’OTAN ayant accueilli à peu près les mêmes dirigeants pour « offrir des réponses à la crise », on a de quoi se demander quel type de réponses nous attendent si celles-ci sont élaborées par les détenteurs des trois quarts des richesses et des armes de la planète.

Car dans cette crise systémique qui menace chaque grande puissance dans sa position de domination, l’instabilité économique extrême implique aussi une instabilité politique et idéologique extrême au sein même du camp impérialiste. En effet, si les capitalistes s’accordent tous à faire payer la crise actuelle aux travailleurs pour préserver leurs taux de profits, la lutte entre grandes puissances pour la domination des marchés et des ressources de la planète est acharnée.

Les tensions impérialistes à l’œuvre au sein du statu quo établi dans les rapports de force mondiaux depuis les années 90 jusqu’à aujourd’hui seront accentuées par la crise. Leur éclatement dépend à la fois de la cohésion au sein des classes dirigeantes, et de la réaction des peuples et des travailleurs, leur capacité à mener un combat de classe contre ceux qui sont responsables de la crise et partisans de la guerre comme moyen de survie pour le capitalisme.

La situation n’ouvre pas seulement un espace pour la gauche radicale, mais aussi pour de nouvelles formations de droite qui offrent des bases idéologiques dures au renforcement de l’impérialisme et sont par conséquent encouragées et nourries par les classes dominantes. Le protectionnisme, le populisme anti-immigration et d’autres idéologies nationalistes et racistes servent par exemple à cautionner les visées impérialistes qui gagnent en crédibilité auprès des masses comme réponse à la crise. Cela s’accompagne de l’idéologie de la guerre entre blocs « civilisationnels », de plus en plus populaire dans les grands centres du capitalisme, où l’effet « ralliement autour du drapeau » a déjà fait ses preuves.

Cet article tente de mettre en lumière les bases matérielles et les contours stratégiques et idéologiques de l’ordre impérialiste contemporain, ainsi que les tensions qui le sous-tendent depuis son émergence dans les années 90. Ces tensions placent peut-être l’ordre impérialiste actuel devant un nouveau tournant car la crise rend leur éclatement possible, bien que sous diverses formes qu’il est impossible de prédire.
Il s’agit donc aussi de tracer les délimitations de notre camp social et de déterminer qui sont les alliés des révolutionnaires dans la lutte contre l’impérialisme et pour la socialisme, à l’heure où la crise du système remet à l’ordre du jour la fameuse alternative entre « socialisme ou barbarie ».

Un monde unipolaire ou multipolaire ?

La crise actuelle, en tant que crise systémique, pose la question fondamentale de la nature du capitalisme contemporain, au niveau global : s’agit-il encore d’un système de rapports de force contradictoires entre unités de capital encloses dans les limites géographiques des États-nations ou s’agit-il désormais d’un système de domination passé à un stade nouveau, un stade supra-national ?

Depuis la fin des années 80 et plus encore depuis le 11 septembre 2001, la domination des États-Unis tend à être globale et à polariser le monde entre alliés et ennemis potentiels à travers le prisme de la « guerre contre le terrorisme ». Cela a amené, au sein de la gauche, à des analyses qui remettent en cause la notion d’impérialisme telle qu’elle a été développée par la tradition marxiste comme affrontement plus ou moins ouvert entre grandes puissances pour l’accaparement des ressources et des marchés du monde. Ces analyses sont fondées sur un rejet commun de l’impérialisme comme grille de lecture des rapports de force internationaux. Il s’agit en particulier de la théorie développée dans Empire, d’Antonio Negri et Michael Hardt, qui s’identifient comme garants d’une ré-actualisation ou d’un dépassement du marxisme en se désignant comme « marxiens » et non pas comme marxistes traditionnels. Hardt et Negri mettent en avant une théorie selon laquelle les États-nations ne seraient plus souverains en ce qui concerne les véritables enjeux de pouvoir dans la mondialisation, pas même les États-Unis. Le cadre défini par Marx des unités de capital en concurrence les unes avec les autres serait dépassé par un cadre supra-national, l’ « Empire » du marché global, dont les bourgeoisies nationales ne seraient plus actrices. Selon eux, il s’agit pour les États, depuis l’effondrement du bloc de l’Est et de la mondialisation néolibérale, de tout faire pour maintenir et préserver cet Empire dont ils sont tributaires, et donc de ne plus se concurrencer mais de s’allier pacifiquement [1] pour l’imposition du marché libéral sur le monde. Désormais, plus de lutte de classes, plus de classes sociales, mais une « multitude » d’individus aux prises avec ledit Empire.

Or, que démontre la crise par dessus tout ? Pour apporter des réponses globales et sauver l’économie à laquelle les pays du monde entier sont inévitablement intégrés, aucun gouvernement économique mondial n’existe pour maintenir en vie l’« Empire » du marché. Les organismes internationaux comme le FMI, la Banque Mondiale, l’OMC, etc. se montrent inefficaces car divisés entre rivalités hégémoniques des diverses puissances représentées. Les États-Unis qui sont l’État moteur de la machine capitaliste à l’échelle internationale n’ont pas non plus agi dans le sens d’une coordination des États pour sauver le système banquier dans son ensemble. Chaque pays tente de sauver ses propres banques. Le danger de faillites de branches industrielles toutes entières est tel, cependant, que les États-Unis et l’Union Européenne font un effort commun de plans de sauvetage s’élevant à plusieurs milliers de milliards de dollars. Mais ce n’est pas tant une coopération entre puissances rivales qu’une tentative de maintenir la compétition à armes égales.

La mondialisation néolibérale des années 80-90 n’a pas donné lieu à une rupture dans l’évolution du système vers une nouvelle configuration unipolaire, au contraire, elle a accentué la compétition entre unités de capital et les États-nations sont restés la dernière forme d’intervention capable de mettre au service des bourgeoisies nationales leur appareil militaire et policier. « Le capital multinational demeure étroitement lié aux États-nations et il n’existe pas d’autre institution capable de remplir leurs fonctions sociales et de police intérieure, ou leur rôle militaire à l’étranger pour le compte du capital » [2]. Les tensions inter-étatiques demeurent dans les termes de l’impérialisme tel que Lénine l’a décrit.

La conséquence est que loin d’aller vers une pacification, le système est fait de contradictions et de tensions permanentes à la fois entre classes dominantes et classes dominées, pays-centre et pays périphériques, entre bourgeoisies nationales elles-mêmes, et entre factions au sein de ces bourgeoisies nationales. La crise aujourd’hui remet en cause l’ordre impérialiste établi dans les années qui suivirent la chute du mur de Berlin, les États-Unis en tête.

Si un « consensus de Washington » s’est formé peu à peu jusqu’à la doctrine Bush de l’invasion et de l’occupation « préemptives », l’échec idéologique de la guerre en Irak et la crise actuelle ne donnent plus la possibilité aux États-Unis de dicter leurs intérêts au reste de la planète. La puissance militaire de ce pays reste inégalée mais il est très peu probable que les autres puissances, les rivales mais aussi des puissances jusqu’à aujourd’hui alliées, continuent d’accepter que se réalisent les visées impérialistes américaines dans le monde.

Il est difficile de prévoir comment le jeu impérialiste va se déplacer car la crise n’a que quelques mois et on ne connaît pas encore son impact profond sur chaque pays et sur la façon dont chacun va se positionner vis-à-vis des autres. Ce qui est certain, c’est que la crise ouvre la voie à des replis nationalistes et protectionnistes. En même temps que va se former un consensus international des classes dirigeantes pour faire payer la crise aux travailleurs – ce qui créera les conditions d’un renouveau des résistances et de la lutte des classes – il y aura aussi la tentative de faire payer la crise aux autres nations, et par conséquent il y aura des conflits inter-étatiques.

Rapports de force de l’ordre impérialiste et stratégie des États-Unis pour l’hégémonie

Pour comprendre l’équilibre de l’impérialisme contemporain, il faut revenir sur la situation économique et politique au sortir de la guerre froide, qui a fourni la base matérielle au renouveau impérialiste de la stratégie étasunienne dans le remodelage des rapports de force internationaux jusqu’à aujourd’hui.

D’une part, après la chute du mur de Berlin et l’effondrement du bloc soviétique, un nouvel équilibre militaire s’est établi où les États-Unis ont proportionnellement augmenté leur capacité militaire par rapport à toute autre puissance capable de rivaliser économiquement avec ce pays. D’autre part, une nouvelle configuration économique a émergé : un tiers du globe auparavant fermé aux compagnies et aux stratégies militaires « occidentales » depuis 1945 fut désormais ouvert au marché libéral.

Ces deux changements dans l’équilibre des forces internationales propulsaient potentiellement les États-Unis au rang de puissance dominante globale. La classe dominante américaine a ainsi commencé à formuler une stratégie adaptée à cet équilibre réel des pouvoirs. Les justifications idéologiques pour asseoir la domination US en Amérique Latine, en Europe de l’Est ou au Moyen-Orient ont consisté en un mélange d’arguments de type guerre froide et d’arguments de type guerre humanitaire – la guerre contre le « nouvel Hitler » Saddam Hussein, la « guerre contre la drogue », contre les « États voyous » et même contre le « terrorisme » sur fond de « choc des civilisations » [3] avant le 11 septembre 2001. Mais avant l’attentat contre les tours jumelles du World Trade Center, aucune de ces notions n’avait le tranchant idéologique que la « menace rouge » avait fourni pendant la guerre froide.

Il s’agissait pour les néoconservateurs qui formaient une partie de l’élite diplomatique américaine à la fin des années 80, de montrer au monde que les États-Unis n’accepteraient aucun défi à leur puissance après l’effondrement du bloc de l’Est et avec l’instabilité mondiale des rapports de domination qui en résultait. La première guerre du Golfe en 1991 a été ce message clair lancé aux classes dirigeantes d’Europe et d’ailleurs. Car sur le continent eurasien, la réunification de l’Allemagne, l’élargissement de l’UE, combinés à une nouvelle configuration libérale offraient la possibilité aux puissances de la région de former une coalition impérialiste capable de rivaliser avec la puissance américaine. Ce scénario rendait possible le dépassement à plus ou moins long terme des États-Unis, en relatif déclin économique depuis la fin des années 70, par leurs rivaux dont la croissance économique se consolidait. La véritable priorité pour les élites néoconservatrices de plus en plus influentes dans les années 90 était donc de dominer la « masse continentale eurasienne », et dans cette perspective, le Moyen-Orient s’est révélé être stratégiquement, économiquement, idéologiquement et géographiquement une région-clé pour la division et la subordination des puissances rivales.

La guerre du Kosovo en 1999 fut une étape vers la politique guerrière des « neocons » sous couvert d’intervention « humanitaire ». Du fait de leur position-clé sur le continent eurasien et de leur richesse en énergies pétrolières, le Kosovo et les Balkans ont été une sorte de répétition, un laboratoire pour tester cette politique dans toute la zone de la mer Caspienne et de l’Asie centrale, avant l’invasion de l’Irak qui était déjà considérée comme indispensable par une partie de la classe dirigeante américaine. Les États-Unis étant de plus en plus dépendants de sources extérieures de pétrole, la perspective de prendre le contrôle de ce pays au moyen d’une deuxième guerre du Golfe devenait de plus en plus attrayante, mais manquait d’un appui idéologique fort. Le 11 septembre fut la « grande occasion » pour mettre à exécution ces plans. L’invasion de l’Afghanistan au nom de la « guerre contre le terrorisme » n’était plus qu’une phase préparatoire par laquelle devait passer la guerre d’Irak.

L’OTAN est devenu un des maillons forts de cette politique dans la période qui a suivi la guerre des Balkans, en opérant une redéfinition de ses buts et de sa composition. Les opérations hors zone furent intégrées à son nouveau « Concept Stratégique » et l’alliance transatlantique participa et participe toujours à l’isolement de la Russie par son intégration des ex-satellites soviétiques. Quant à son rôle dans le Proche et Moyen-Orient, l’OTAN comptait depuis les années 50 deux membres dont la position offrait des avantages cruciaux : la Grèce et la Turquie, ouvrant sur l’arc des États pétroliers allant de l’Iran et de l’Irak à la mer Caspienne et aux États nouvellement indépendants sur la bordure méridionale de la Russie. A partir du 11 septembre 2001, le rôle de l’OTAN a tout naturellement été de s’associer au projet impérialiste de « Grand Moyen-Orient » développé par l’administration Bush Junior.

C’est de par cette redéfinition géopolitique extrêmement avantageuse pour les ambitions impérialistes US que l’OTAN, dont l’engagement en Afghanistan n’a cessé d’augmenter depuis 2001, forme le bras armé de la « famille occidentale » [4]. L’alliance transatlantique jouera un rôle de plus en plus important à l’égard de la stratégie de la guerre globale dans un contexte de crise où l’unilatéralisme n’est plus une option souhaitable pour les classes dominantes américaines.

Les contradictions qui déstabilisent cet ordre mondial

L’impérialisme s’est donc remodelé dès le début des années 90 sous l’impulsion de la puissance inégalée des États-Unis qui n’a cessé de manœuvrer pour la division et la subordination de ses concurrents comme de ses alliés. Cependant, le nouvel équilibre impérialiste ne s’est pas forgé sans contradictions et tensions sous-jacentes.

Depuis la fin des « trente glorieuses », les États-Unis et le capitalisme en général connaissent des difficultés économiques qui se traduisent par des récessions cycliques suivies de courtes périodes d’expansion. Ces dernières ne restaurent cependant pas les taux de profit, et c’est un processus international de récession qui s’est mis en route, bien avant la crise actuelle.

La conséquence est l’incapacité grandissante des États-Unis à tirer la croissance globale, comme c’était le cas après la seconde guerre mondiale. Cela alimente les tensions entre États-Unis et puissances rivales ainsi que la résistance à l’impérialisme dans le monde entier. L’invasion de l’Irak est le point de rencontre critique entre la force militaire inégalée des États-Unis et son déclin économique relatif. A tel point que la guerre d’Irak est décrite par les médias américains comme le « nouveau Vietnam » des Américains, tout comme par une partie de la bourgeoisie nationale soucieuse de regagner la confiance de l’opinion par des discours moins arrogants que celui des néoconservateurs.

La récente élection d’Obama, si elle a suscité de grands espoirs au sein de la population ouvrière américaine et laisse présager de futurs mouvements sociaux de la part de ceux qui se sont mobilisés pour sa campagne, correspond également à une autre élection privée : celle du milieu des affaires et de l’establishment américains. Obama a été choisi par la bourgeoisie américaine comme nouveau visage, plus humain, de la politique impérialiste des États-Unis, dont le but reste celui de regagner la domination globale que G.W. Bush a menacé d’implosion durant ses deux derniers mandats. Le discours multilatéral et bipartisan d’Obama en matière de politique extérieure est un retour à l’impérialisme clintonien de type post-guerre froide, mais qui préserve des éléments de l’après 11 septembre, comme l’idéologie de la « guerre contre le terrorisme », qui justifie le transfert de la guerre d’Irak en Afghanistan.

C’est un recul stratégique de l’impérialisme US mais non une remise en cause de la nécessaire continuité dans le « leadership américain » appelé de ses vœux par Obama durant toute sa campagne présidentielle. L’unilatéralisme de G.W. Bush est donc en partie remis en cause, d’où l’association à l’impérialisme US de forces alliées européennes par le biais de l’OTAN en même temps qu’une rhétorique de la pression à l’égard d’Israël qui reste le meilleur allié des États-Unis dans la région, une promesse de retrait des troupes d’Irak d’ici 2011, et une discussion engagée avec une partie des Talibans en Afghanistan. Plus précisément, Obama cherche à construire au Moyen-Orient une coalition de gouvernements islamiques prêts, en échange de privilèges économiques, à soutenir les intérêts américains et à exercer des pressions sur l’Iran, ainsi qu’à s’associer au « processus de paix » pour l’émergence d’un État palestinien indépendant. Cela témoigne d’un changement de ton et de rhétorique de l’impérialisme américain – de l’idéologie du choc des civilisations ouvertement islamophobe et raciste à une rhétorique plus nuancée du multilatéralisme autour d’« intérêts communs ». Mais le dénominateur commun subsiste à travers la «  guerre contre le terrorisme ».

Dans un contexte de crise économique globale et de « semi-débâcle » en Irak, il s’agit plus que jamais pour la classe dominante américaine de sauvegarder ses intérêts régionaux et sa position de première puissance mondiale. Mais cela, les États-Unis ne sont pas capables de l’assurer en faisant cavalier seul : le regroupement du camp « occidental », manifeste à travers l’actuelle occupation de l’Afghanistan par 37 pays, est le signe que les camps impérialistes se redéfinissent et se renforcent en ce moment en vue d’un possible affrontement inter-impérialiste de grande ampleur dans un avenir plus ou moins proche. Chaque pays du globe est appelé à choisir son camp, avec une alternative de plus en plus claire entre le camp pro-américain et le camp pro-chinois/pro-russe/pro-iranien, ce potentiel camp adverse étant encore difficile à discerner, car les alliances entre ces puissances restent hybrides et d’un opportunisme fluctuant.

Une autre contradiction dans l’ordre impérialiste actuel qui va contribuer au remodelage en cours des rapports de force mondiaux est l’ascension économique de la Chine. Celle-ci subira sans aucun doute les effets de la crise de l’économie mondiale, mais l’industrie chinoise connaît un processus économique profond qui se poursuivra à long terme. La Chine est à la fois le premier créancier pour les banques américaines et l’État US lui-même, et à l’origine d’alliances économiques avec l’Asie du Sud-Est, l’Inde, l’Amérique Latine, l’Afrique et l’Iran, souvent dans sa recherche d’hydrocarbures et d’autres ressources naturelles destinées à alimenter sa révolution industrielle. Ces rapports économiques avec des pays qui sapent les intérêts et le monopole américains, en particulier en ce qui concerne le pétrole, sont susceptibles de déboucher sur des conflits diplomatiques ou militaires, d’autant plus si se réalise ce que les États-Unis redoutent le plus depuis la fin de la guerre froide : une alliance sino-russe. Un tel rapprochement est en cours – même si pour le moment ni la Chine ni la Russie ne peut se permettre de se mettre totalement à dos les États-Unis – notamment à travers la récente formation du Groupe de Shanghaï, dont les membres sont la Chine, la Russie, le Kazakhstan, le Kirghizstan et le Tadjikistan, groupe qui coopère sur une série de questions commerciales, culturelles et militaires.

La période actuelle marquée par la crise systémique du capitalisme rend le modèle impérialiste établi dans les années 90 quasiment obsolète, ou du moins, lui impose de se redessiner : ce n’est pas seulement l’économie mondiale qui est en crise : l’impérialisme en tant que traduction politique du système capitaliste est lui aussi en crise. Cela ne signifie pas qu’il s’effondrera de lui-même sous l’effet de son instabilité, bien au contraire, et pour le renverser il nous faut cerner les enjeux et le potentiel de la résistance à l’impérialisme, en se penchant sur des questions comme : qui résiste ? Quels sont nos alliés dans la lutte contre l’impérialisme ? Quelles perspectives pour le mouvement antiguerre ?

Notes

[1«  L’Empire ne peut être conçu que comme une république universelle, un réseau de pouvoirs et de contre-pouvoirs structuré par une architecture ouverte et inclusive. L’expansion de l’Empire n’a rien en commun avec l’expansion impérialiste et ne se base pas sur des États-nations avides de conquérir, de piller, de massacrer et de coloniser les peuples en les rendant esclaves. A la différence de cet impérialisme, l’Empire s’étend et consolide ses structures de pouvoir. (...) Enfin, rappelez-vous qu’à la base du développement et de l’expansion de l’Empire est la quête de la paix.  », Hardt & Negri, Empire, Harvard University Press, 2001, p.166-167.

[2John Rees, Impérialisme et résistance, Bookmarks, 2006, consultable sur http://quefaire.lautre.net/archive/reesimperialismeresistance6.html.

[3Samuel Huntington a écrit son livre, Le Choc des civilisations, en 1996, alors qu’il était professeur à Harvard.

[4Expression de Sarkozy dans son discours du 11 mars 2009.


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