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15 septembre 2009
Il y a 50 ans, les 24 et 25 février 1956, Khrouchtchev présentait au XXe congrès du Parti communiste de l’Union soviétique, un rapport dénonçant la politique de Staline. Cet événement inédit provoqua une rupture dans le monolithe qu’était le parti jusqu’alors. Il fût à l’origine de la fin de la politique des goulags et marqua le début de réformes dans le but de sauver le régime.
Nous sommes au milieu de la guerre froide. La rivalité USA-URSS bat son plein. Le 24 février 1956, les travaux du XXe congrès du Parti communiste de l’Union soviétique (PCUS) se terminaient. Avec l’élection du comité central, il ne restait que le Praesidium (le bureau politique) à élire. Tout d’un coup, Khrouchtchev, le secrétaire général, décréta que les travaux devaient se poursuivre, convoqua tous les délégués et entre minuit et 4h du matin le 25 février, livra un rapport devenu historique, le « rapport secret » de Khrouchtchev qui allait ébranler le mouvement communiste international. Ce fut un rapport fait à huis-clos : ni les journalistes ni les délégations des partis frères étrangers n’étaient admis, bien que ces derniers aient pu consulter le rapport.
Le rapport ne devait pas rester secret. Des fuites, probablement venant du parti communiste polonais, sont parvenues au monde occidental. En mai le rapport est publié et diffusé dans le PCUS en URSS même. C’est le New York Times et Le Monde qui le diffusent dans le monde occidental début juin 1956.
Dans un silence de plomb les délégués du congrès écoutèrent Khrouchtchev énumérer les crimes et les erreurs de Staline. Bien qu’il s’agissait de faits dont tout le monde était au courant, personne en trente ans n’avait osé le dire du haut de la tribune du Parti. Un mythe était en train de s’écrouler, Staline était critiquable, un monde nouveau se préparait.
Il y a deux raisons pour parler encore du rapport secret. Lorsqu’on parle d’anticapitalisme, et de rupture avec le social-libéralisme, la question de ce qui peut remplacer le capitalisme se pose et tôt ou tard. L’Union soviétique, le « socialisme réellement existant » s’invite dans la discussion. Comprendre, expliquer, et surtout répondre à la question de savoir si le stalinisme était inévitable ne peut être esquivé. La deuxième raison est que la tradition de la LCR est celle du socialisme démocratique par en bas, une tradition révolutionnaire construite en opposition au stalinisme. Cette tradition a été maintenue, au creux de la vague par quelques centaines, voire quelques milliers de militants, en premier lieu Léon Trotsky qui comme la plupart d’entre eux, est mort des mains des agents de Staline. Le rapport secret de Khrouchtchev représente à cet égard les premiers craquements du monolithe stalinien, les premiers signes de crise, en quelque sorte la première justification des sacrifices de toute une génération.
Le rapport de Khrouchtchev est accablant. Il dénonce comment « … le culte de la personne de Staline n’a cessé de croître... ». Il explique que « d’éminents dirigeants du parti et des militants, honnêtes et dévoués à la cause du communisme, sont tombés... », souvent exécutés par la police secrète de Staline. Il donne comme exemple le sort des 1 966 délégués au congrès du PCUS en 1934 (pourtant totalement acquis à Staline) : 1 108 sont morts fusillés. Sur les 139 membres du comité central élus à ce congrès, 98 avaient été fusillés, un éclairage sans pitié de la manière dont Staline maintenait par la peur son contrôle du système. Il explique comment Staline a ordonné « Les déportations massives de peuples entiers, y compris tous les communistes et Komsomols sans exception ».
En 1943, les Karatchaèves, les Kalmouks sont déportés. En 1944, ce sont les Tchétchènes, les Ingouches et les conséquences tragiques se ressentent jusqu’aujourd’hui.
Il marque le contraste entre les méthodes brutales de Staline avec celle de Lénine « Les traits de Lénine […] étaient absolument étrangers à Staline ».
Enfin, pour la première fois, la responsabilité de Staline dans la débâcle soviétique face aux armées allemandes en 1941 est évoquée : « L’élimination par Staline de nombreux chefs militaires... entre 1937 et 1941 » avait laissé l’Armée rouge sans chef militaire compétent face aux armées d’Hitler.
Mais le rapport ne remet absolument pas en cause le régime. Khrouchtchev s’en prend exclusivement à ce qu’il nomme le culte de la personne et aux « erreurs » de Staline, soulignant que « Staline était convaincu qu’il agissait dans l’intérêt de la classe laborieuse » Autrement dit pour Khrouchtchev, il s’agissait d’un problème individuel du « camarade Staline », non pas du système. Le deuxième aspect à rappeler est que le rapport devait rester secret : « Aucune nouvelle à ce sujet ne devra filtrer à l’extérieur ». Khrouchtchev précise que « Nous ne devons pas laver notre linge sale devant les yeux de l’ennemi ».
Malgré ces limites évidentes, il a provoqué des changements considérables, et qui plus est, se sont révélés irréversibles. Le rapport fait l’effet d’une bombe parmi les partis communistes, plus rien sera pareil après.
Dans quel contexte est-il intervenu ? Quelles ont été les conséquences ? Comment cela s’est répercuté sur la gauche, en particulier en France ?
Exsangue (20-30 millions de morts) après la Seconde Guerre mondiale, la Russie se reconstruit sur la base de l’industrie d’armements, la bombe atomique et l’industrie lourde. Une industrialisation forcée ne pouvait que s’accompagner d’une répression politique sans faille. Le Goulag, système de camp de travail, fournissant une main d’œuvre gratuite pour les industries russes, passe de 2 à 5,2 millions de personnes entre 1940 et 1953, dont 580 000 étaient prisonniers politiques (assimilés aux ‘trotskistes’ ou ‘droitiers’ par le régime, mais en réalité, pour la plupart, il s’agissait de gens simplement critiques du régime).
L’industrialisation sur les décombres de la guerre crée une situation de misère. L’économie répond de moins en moins aux besoins de la population, mais aussi aux objectifs fixés par les dirigeants russes, en termes de volume de production, de qualité technologique, et avec un gaspillage croissant. Fin 1957, il y avait en Russie dans l’industrie 12,5 % de travailleurs en plus qu’aux USA, mais la production industrielle américaine était deux fois supérieure à la russe. La production de céréales pendant la période 1949-53 a augmenté de 13 % par rapport à 1910-14, mais la population, elle, a augmenté de 30 % par rapport à 1910-14 !
Les dirigeants du régime sont parfaitement conscients de ces problèmes et savent qu’il faudra trouver des solutions. La mort de Staline le 5 mars 1953 crée l’opportunité d’un tournant. La politique du tout répressif mise en place au lendemain de la Seconde Guerre mondiale bloque le développement économique. Mais les partisans de réformes pour desserrer l’étau pour relancer l’économie tout en la contrôlant et les orthodoxes (Malenkov, Molotov, Kaganovitch) qui voulaient maintenir la répression voire l’augmenter s’opposent. Mais ils s’accordent sur un objectif : le maintien du régime et le développement économique. De leur point de vue il y a urgence car ces divisions au sommet, failles dans le monolithe, ont ouvert des espaces pour la révolte d’en bas.
Trois mois après la mort de Staline, en Juin 1953 il y a une insurrection ouvrière à Berlin Est. En juillet 1953 dans le camp de travail des ‘politiques’ à Vorkouta en Sibérie, 15 000 prisonniers organisèrent une grève dure (dirigée par les trotskistes). En octobre 1956 c’est au tour de la Pologne : une révolte ouvrière avec Gomulka à sa tête menace de soustraire la Pologne à la sphère d’influence russe. Enfin, en novembre 1956 l’insurrection des ouvriers à Budapest en Hongrie, dont le dirigeant principal s’appelle Nagy, verra des conseils ouvriers ou soviets se constituer en opposition à la bureaucratie stalinienne. Pour les dirigeants russes cela va trop loin et ils envoient les chars pour écraser l’insurrection dans le sang.
Mais les signes ne trompent personne. La menace d’une révolution d’en bas est le plus grand souci de tous les dirigeants sans exception, il s’agit dès lors de la déjouer, quitte à accorder des réformes politiques, économiques et sociales.
De ce point de vue, la position de Khrouchtchev est semblable à celle de Gorbatchev 30 ans plus tard : la nécessité d’accorder des réformes pour sauver le régime.
À partir du rapport secret, Khrouchtchev enchaîne les réformes. Le système du Goulag est démantelé, trois ans plus tard il reste moins d’un million de personnes dans le Goulag. Le travail devient salarié avec la journée de huit heures et n’est plus sous tutelle militaire (KGB) mais sous la responsabilité des ministères civils. Il n’y a plus d’exilés politiques. De façon plus large Khrouchtchev introduit des réformes profondes pour en finir avec l’arbitraire policier : on introduit un système judiciaire, il n’y a plus d’arrestations sur la base de soupçons ou de dénonciation mais seulement suite aux faits, et le droit à un avocat pour la défense devient général. Les fameuses blouses blanches, des médecins juifs accusés d’avoir comploté contre Staline seront réhabilitées. Mais il y a aussi de la résistance au sommet aux réformes Khrouchtchev. En 1957 de retour d’un séjour à l’étranger, Khrouchtchev se retrouve face à une conspiration menée par Molotov, Malenkov, Kaganovitch, Varochilov au sein du Praesidium pour l’évincer. Mais en convoquant dans la nuit le Comité central et avec l’appui d’une partie de l’armée la conspiration est déjouée. Un autre signe du changement : pour la première fois il n’y aura pas de purges ni d’exécutions en masse. Les responsables sont simplement démis de leurs responsabilités.
Malgré la croissance économique des ‘Trente glorieuses’ le monde de 1956 est un monde en train de changer profondément. En 1954, les Vietnamiens infligent une défaite cinglante à l’impérialisme français à Dien Bien Phu, mettant fin à la présence française en Indochine. Deux ans plus tard le dirigeant égyptien Nasser nationalise le canal de Suez et tient tête à l’invasion française, britannique et israélienne. Ce faisant, il devient le porte-parole du nationalisme arabe qui rentre en résistance à l’impérialisme occidental.
La guerre froide bat son plein, en 1957 le russe Youri Gagarine au grand dépit des Américains, devient le premier homme dans l’espace. Enfin en 1955, la Conférence des pays non-alignés à Bandung (Indonésie), marque l’émergence d’un Tiers monde en lutte pour son indépendance face au colonialisme. Des dirigeants comme Tito, Nehru, Nasser, Mao, mais aussi les luttes des peuples vietnamiens et algériens vont devenir mondialement connus. C’est à Bandung que Tito et d’autres élaborent la théorie de la co-existence pacifique. Ils tracent une perspective qui ne dépend ni de l’URSS, ni de l’impérialisme américain et esquissent les luttes de libération nationale pour les deux décennies à venir.
Les années cinquante marquent aussi la réémergence de l’Allemagne et du Japon comme puissances économiques. Ils vont devenir de sérieux concurrents dans certains secteurs de l’économie capitaliste au niveau mondial.
En effet, la concurrence militaire et économique à l’échelle internationale est en train de s’aiguiser tandis que les luttes de libération nationale contestent l’hégémonie des vainqueurs de la Seconde guerre mondiale. Les grandes puissances, et vu son retard économique en particulier la Russie, doivent s’adapter à la nouvelle situation et y faire face.
Au début des années cinquante les partis communistes du monde sont alignés sur la politique de Moscou, et ce depuis les années vingt. De tous les partis communistes des pays occidentaux, le PCF est probablement le plus stalinien. Le rapport secret constitue pour ses dirigeants un choc sans précédent, non pas parce qu’ils n’étaient pas au courant des pratiques de Staline - eux-mêmes étaient coupables des pires purges et mensonges aux « intérêts supérieurs du Parti » - mais parce que jamais ils n’auraient pu s’imaginer que la direction russe dénoncerait le stalinisme.
Le PCF comptait 200 000 membres, et avait recueilli 5,4 millions de voix aux élections législatives de 1956, en faisant le 1er parti politique de France. Le secrétaire général Maurice Thorez, est l’ombre français de Staline.
Il doit son assise à plusieurs aspects : la victoire en 1945 sur les armées allemandes a été obtenue grâce aux sacrifices quasi inhumains de l’URSS, et le PCF est vu comme le représentant de l’URSS en France ; deuxièmement, l’URSS est toujours considérée comme la patrie de la révolution (40 ans seulement auparavant) ; enfin le rôle du PCF dans la résistance et dans le maquis est largement incontesté.
Mais le rapport secret annonce la première crise sérieuse pour le stalinisme français, et va ouvrir aussi la possibilité pour une nouvelle gauche radicale.
Thorez, Cogniot et Doize constituent la délégation du PCF à Moscou pour le 20e congrès. Thorez a le droit de le lire mais doit rendre sa copie du rapport. Son contenu le terrifie : il est parfaitement au courant des méthodes et des horreurs du stalinisme et le rapport constitue à ses yeux une remise en cause des certitudes d’une vie. Immédiatement il prend le parti des orthodoxes comme Malenkov et Molotov contre Khrouchtchev et déclare que le rapport sera rapidement oublié. Dès son retour en France, le doute s’instaure. Au comité central du 22 mars 1957, il y a pour la première fois depuis trente ans un vrai débat qui aboutit à une résolution politique différente de celle proposée. Le tabou est levé, au PCF aussi, fut-ce de façon très feutrée, on critique Staline. Thorez est obligé de formuler des critiques du stalinisme. En même temps, il augmente les salaires des permanents soudant l’appareil derrière lui.
Les 9-10 mai 1956, Benoît Frachon, stalinien lui aussi et dirigeant de la CGT, s’oppose néanmoins à Thorez au comité central d’Arcueil accusant le parti de « caporaliser » la classe ouvrière française. D’autres oppositionnels se font entendre : Jean Chaintron ex-commissaire aux brigades internationales, ex-préfet du maquis, Waldeck Rochet, futur secrétaire général du parti et avant tout Laurent Casanova, premier intellectuel dirigeant du parti. Ce dernier qui finira par être exclu, sent aussi monter la révolte dans la jeunesse qui donnera lieu à une nouvelle gauche dans les année 60, et comprend immédiatement le lien entre la critique du stalinisme et les aspirations de la nouvelle jeunesse. Avec la guerre d’Algérie, le PCF se retrouve à la traîne de De Gaulle. Au départ, le PCF soutient le gouvernement socialiste de Guy Mollet qui envoie les troupes. Le parti se retrouve complètement déphasé par rapport à la jeunesse et les positions du syndicat étudiant l’Unef qui préfigurent la révolte de mai 1968. Par exemple, le PCF dénonce un grand meeting unitaire à l’appel des 121 en solidarité avec les Algériens à la Mutualité à Paris, soutenu par Unef, CGT, CFDT et le PSU.
Dix ans plus tard cette nouvelle gauche se concrétise avec entre autres Alain et Hubert Krivine, Jeanne Habel (qui vont diriger la future LCR après une scission en 1965 au sein des étudiants communistes).
Mais dans le PCF il existe encore une majorité silencieuse pour qui le parti est toute leur vie, et pour qui les problèmes des camarades de Moscou semblent encore bien loin de leurs préoccupations quotidiennes. Ils permettent à Thorez de ressaisir les rênes et de continuer avec un parti stalinisé. Malgré ceci, des dizaines de milliers de militants quittent le PCF, notamment après la répression sanglante de l’insurrection de Budapest en novembre 1956. En 1958, le PCF perd 1,6 millions de voix aux élections. Le PCF sous Thorez et ses successeurs soutiendra les interventions militaires russes à Budapest en 1956, à Prague en 1968 et en Afghanistan en 1979.
À l’échelle internationale, le rapport secret marque aussi la rupture entre Thorez et Togliatti, dirigeant du parti communiste italien (PCI). Contrairement à Thorez, celui-ci soutient Khrouchtchev.
En 1964, en l’espace de quelques mois Thorez, Togliatti et Khrouchtchev meurent.
En URSS, Brejnev reprend le contrôle du pays, et bon nombre des réformes de Khrouchtchev seront arrêtées. Mais il n’y aura pas de retour au stalinisme du Goulag. Paradoxalement c’est pendant le début de la période Brejnev que l’économie russe va connaître un nouvel essor, concomitant aux changements économiques à l’échelle internationale. Par exemple les pourcentages des foyers possédant un TV/Frigo/Machine à laver passent de 24, 11 et 21 % en 1965 à 85,91 et 70 % en 1984. La surface habitée par citadin s’améliore aussi : 1913 – 6,3 m2 ; 1950 – 7,0 m2 ; 1970 – 11 m2 ; 1989 – 15 m2. Mais en dépit de l’expansion économique, la plupart des facteurs de stagnation demeurent voire se renforcent, et l’économie russe est dépassée au niveau mondial. La croissance passe de 5 % à 2,7 % pendant la même période. L’âge moyen des membres du Praesidium/BP passe de 55 ans à 70 ans (cf. les caricatures des dirigeants russe), surtout cela veut dire que ce sont les mêmes, à peu de choses près qu’à l’époque de Khrouchtchev.
Il faudra attendre le milieu des années 1980 pour que des dirigeants russes sous Mikaïl Gorbatchev, en plein marasme économique, décident un nouveau programme de réformes : la perestroïka (« restructuration ») et la glasnost (« transparence »). Le but est le même que celui de Khrouchtchev : desserrer l’étau, libérer l’économie et le social pour pouvoir se maintenir et faire face à la concurrence tout en évitant les tensions sociales centrifuges de plus en plus évidentes au sein de l’URSS et qui la menaçaient d’explosion. Cette fois-ci les contradictions internes seront trop fortes. D’abord le mur de Berlin puis l’ensemble de l’empire soviétique va se désintégrer. Gorbatchev, comme Khrouchtchev 30 ans auparavant, voulait assurer la pérennité du système tout en réformant les pires aspects. Mais le système sous contrôle bureaucratique, en apparence planifié mais sans le moindre contrôle ouvrier, sans démocratie, sans dynamique était à bout de souffle. Il devait faire face à une concurrence internationale toujours plus forte et était rongé par des contradictions internes et les aspirations à l’indépendance des peuples opprimés par la Russie. En l’espace de quelques mois l’économie russe va disparaître. Contrairement à ce que prétendaient beaucoup de commentateurs, et même une partie de la gauche ce qui s’est passé n’était pas le triomphe du capitalisme sur le communisme, mais plutôt la faillite d’un système d’accumulation du capital bureaucratique dirigé face au dynamisme du capitalisme libéral. Les dirigeants russes des années 1990 l’ont très bien compris et ont été parmi les premiers à se reconvertir en dirigeants d’entreprises, pillant les richesses de l’ex-URSS.
Dans une certaine mesure, le rapport secret de Khrouchtchev marquait en effet « la fin du stalinisme » selon l’expression de l’historien Moshe Lewin.
Khrouchtchev était sans aucun doute un pur produit du stalinisme, lui-même responsable d’avoir signé l’arrêt de mort de centaines de militants bolcheviks et d’autres dans les années trente, mais il comprenait que le système ne pouvait pas continuer indéfiniment comme ça. Les réelles réformes qu’il a lancées ont constitué des vrais pas en avant pour les Russes, mais elles étaient circonscrites et surtout elles étaient menées par en haut. Rappelons que c’est Khrouchtchev qui envoie les chars russes contre les conseils ouvriers à Budapest en 1956.
Alors comme maintenant ce qui fait défaut en Russie est le développement d’un authentique courant révolutionnaire, démocratique, en toute indépendance de l’État russe, qui pourrait donner espoir à ceux et celles qui résistent au quotidien aux méfaits du capitalisme qu’il soit bureaucratique ou libéral.
Bibliographie
Philippe Robrieux, Histoire intérieure du Parti communiste 1945-72, Fayard 1981
Moshe Lewin, Le siècle soviétique, Fayard/Le Monde Diplo 2003
Tony Cliff, Le Capitalisme d’État en URSS de Staline à Gorbatchev, EDI 1990 (en particulier la postface)
Dossier « rapport secret » Le Monde 2 n° 106 25 février 2006
Pierre Broué, Communistes contre Staline Fayard 2004
Les meilleurs chiffres sont dans Capitalisme d’État, et pour la période plus récente dans Le siècle soviétique, tous les deux disponibles à la librairie La Brèche. Robrieux est une mine d’information sur les débats internes du PCF.
Pour les arguments de Mandel, jusqu’en 1989 la théorie officielle de la IVe Internationale concernant l’URSS voir (selon Bensaïd et d’autres, cf. interventions lors des universités d’été de la LCR, il n’y a plus de théorie officielle pour décrire l’URSS.) : http://www.marxists.org/francais/mandel/works/1987/04/em19870401.htm
Sur Bandung 1955 voir : http://www.monde-diplomatique.fr/recherche?s=Bandung
Et des romans
Thierry Jonquet, Du passé faisons table rase Actes Sud 1998
Manuel Vasquez, Montalban Meurtre au Comité central 10/18 1999
Gérard Delteil, Mort d’un satrape Rouge Poche 1998
Site web du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA).
Revue indépendante d’analyse stratégique anticapitaliste.
Actualité politique internationale de la revue Inprecor sous reponsabilité de la Quatrième internationale.
International Socialism, Revue mensuelle théorique du Socialist Worker Party.
Le site web de la LCR Belge contient de nombreux articles de théorie marxiste très intéressants.
Base de données de référence pour les textes marxistes.
Le site de la commission nationale formation du NPA.