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25 septembre 2009
Précisions préliminaires : impérialisme, colonialisme, post-colonialisme
Comprendre la structure de l’impérialisme contemporain, les modes et formes spécifiques d’accumulation et de valorisation du capital qui s’y déploient, implique une mise à distance prenant acte des transformations historiques du système capitaliste, et en particulier de rectifier en l’interrogeant le concept même d’impérialisme.
Il désigne initialement toute extension géographique de souveraineté d’une puissance étatique (par exemple l’empire romain) dans des colonies ou des territoires dorénavant occupés. à l’époque contemporaine, il désigne le stade de développement international du capitalisme, et possède une extension beaucoup plus large que celui de « colonialisme » dont il n’est pas synonyme. L’impérialisme ne peut en effet se réduire aux seuls rapports coloniaux, c’est-à-dire aux rapports entre « pays dominants » et « nations dominées » (termes de Lénine), empires métropolitains et pays colonisés, d’une part parce que les processus de colonisation sont bien plus anciens que lui, et parce que les rapports de concurrence et de conflits existent aussi entre métropoles indépendamment des colonies. De surcroît, depuis les années 1970 approximativement, nous sommes dans une ère qui a succédé à une décolonisation politique générale, ère « post-coloniale », que, du fait de l’évidente hégémonie économico-politique et culturelle des anciens empires sur leurs anciennes colonies, on appellera plus volontiers néocoloniale.
Pour comprendre les tendances lourdes de ce capitalisme contemporain, on analysera ici ce que Michel Serfati appelle l’ère de la « mondialisation armée » propre au néo-libéralisme né dans les années 1990, pour examiner quel concept d’impérialisme est dorénavant pertinent. Quels sont les traits spécifiques de l’impérialisme actuel, ou, autrement dit, que reste-t-il de l’impérialisme « classique » par rapport à l’analyse magistrale qu’en a produit Lénine dans L’impérialisme stade suprême du capitalisme (Essai de vulgarisation) (1916-1917) ? Il est impossible ici de présenter l’immense littérature portant sur cette question, et en particulier, la controverse entre Lénine et Rosa Luxemburg : il est surtout fécond, aujourd’hui, de voir comment leurs analyses sont complémentaires, comme on le verra.
Par Emmanuel Barot
Concentration et capital financier.
L’idée clé de Lénine, c’est que l’impérialisme est la continuation de toutes les propriétés fondamentales du capitalisme, dont les lois continuent d’opérer, mais sous des traits particuliers. S’appuyant sur l’analyse économique de Hilferding dans le Finanzkapital (1910), L’Impérialisme explique que le phénomène essentiel au niveau économique, du capitalisme au 20e siècle, est la concentration croissante du capital, c’est-à-dire la substitution progressive de grands cartels bancaires réduits en nombre à la multitude antérieure de petites banques, corrélative de la concentration de la production dans de grandes usines tendanciellement monopolistiques. La racine de l’impérialisme moderne, c’est l’exportation accrue de capitaux (entendre : prêts bancaires, investissements, et déjà, dans le langage d’aujourd’hui, fusions-acquisitions via les places boursières) entre ces cartels, ou plus exactement, leur mobilité et leur interpénétrabilité transnationales. De ce point de vue, l’impérialisme est l’ère de la domination du « capital financier ». Cette nouvelle forme de capital, « capital bancaire au service de l’industrie » montre que l’expansion mondiale du capitalisme ou les sphères d’influence a inauguré à la fin du 19e siècle un fait économique nouveau, fondamental, tout à fait opposé au libéralisme antérieur : la substitution du monopole ou de l’oligopole à la libre concurrence.
La combinaison de la concentration, de la formation du capital financier comme symbiose dominante entre capital bancaire et capital industriel et le développement tendanciellement supérieur des exportations de capitaux sur les exportations de marchandises, font apparaître pour Lénine la nature économico-sociale essentiellement parasitaire de ce capital avant tout rentier, qui est devenu réactionnaire par rapport aux siècles précédents. Comme propriété privée donnant droit à revenu-rente, il s’est en effet dissocié et partiellement autonomisé du capital intervenant activement dans la production : il est donc devenu essentiellement usurier – d’où le terme d’« États-usuriers » qu’utilise également Lénine.
Deux inférences politico-stratégiques problématiques : « imminence de la révolution » et « socialisation de la production ».
Cet aspect parasitaire débouchait selon Lénine sur une réalité politico-stratégique spécifique : le stade impérialiste devait conduire à une révolution prolétarienne imminente au niveau international, il en constituait le « prélude » – d’où son injonction de transformer la première guerre mondiale en guerre internationale de classes. Contredit jusqu’à aujourd’hui par la persistance du système, il semble bien que le capital financier, tout en étant grandement rentier, reste fortement investi dans les cycles de production, notamment ceux à forte valeur ajoutée et dans les technologies nouvelles (ainsi le brevetage systématique dans les techniques du vivant), et n’est pas seulement un épiphénomène destiné à disparaître. En résumé, au stade impérialiste, la figure dominante (économiquement et politiquement) est celle du capital financier : une forme rentière du capital, antérieure au mode de production capitaliste, mais dorénavant dominante en lui.
Corrélativement, le recul historique fait ressortir une seconde idée comme partiellement illusoire : celle des vertus de la socialisation accrue de la production. L’idée qui a couru de Marx à Lénine et bien après, est que la concentration de la production, assurant une socialisation plus grande des forces productives, devait impliquer que ces dernières devaient pouvoir se constituer efficacement en « travailleur collectif » et se retourner en s’unissant contre le capital concentré, au titre d’un grand conflit entre Travail et Capital, occasion, justement, de l’imminent passage à l’acte révolutionnaire. Or comme l’explique Poulantzas [1] , cette socialisation des forces productives fut et reste capitaliste : tout en ayant rendu possible des luttes d’ampleur conduites de façon unitaire, elle a reconduit en son sein, et continue en ce sens, des modes de domination toujours aussi opposés à l’émancipation par la lutte collective. En témoignent les nombreuses aristocraties ouvrières et les co-gestions syndicats-patronat dans les grandes industries, même en France (voir FO chez Airbus-Toulouse aujourd’hui). L’échec historique des organisations communistes témoigne du moins que ce conflit global n’a pu exister comme tel, mais essentiellement, depuis les années 1950, sous la forme pervertie de la guerre froide et du face-à-face OTAN/Pacte de Varsovie. Anecdote symbolique, il arrive régulièrement que les entreprises ou sites de production d’armes en passe de fermer soient défendus par les syndicats au titre du droit au travail des ouvriers. On voit le tour de force : c’est la chair à canon elle-même qui demande que les canons continuent d’êtres produits.
Les grands États en conflit.
Outre l’échec de ces deux inférences stratégiques, les transformations de l’impérialisme ont produit une dissociation entre le politique et l’économique qui impose de revisiter certaines dimensions du concept de Lénine. En plus de la concentration et de l’essence parasitaire, Lénine établit en effet une troisième caractéristique de l’impérialisme, sa composante étatique, directement politique. Son concept s’affine avec les deux éléments suivants :
Pour Lénine, ces deux éléments vont de pair : thèse pivot, à la fois parce que l’histoire les a incarnés plus que de raison, et parce qu’ils ne correspondent plus à la situation actuelle. En effet, le partage plus ou moins conflictuel (ainsi les deux guerres mondiales) du monde entre super-puissances a laissé une place à une situation largement recomposée aujourd’hui : les formes du conflit impérialiste ont changé. Les grands États ne se font plus la guerre (monopoles et États ne marchent plus en stricte coïncidence), ou en tous cas pas directement et se concentrent sur la guerre économique sur et pour le marché mondial. Ses nouveaux idéologues, d’ailleurs, tentent régulièrement de faire croire que cette transformation est de nature à pacifier le monde par le haut, croyance que déjà Kautsky défendait sous la bannière de l’« ultra-impérialisme », dont Lénine a montré qu’il complétait allègrement son « social-chauvinisme », double raison pour laquelle il l’attaqué au vitriol.
Michel Serfati dans Impérialisme et militarisme (2004) s’inspire de Rosa Luxemburg pour montrer que militarisme et impérialisme sont indissociables, qu’ils sont, conformément à sa grande thèse, les deux faces liées organiquement du même phénomène d’accumulation. L’usage direct de la violence militaire et l’effort de guerre servent à la fois à assurer la production de valeur, et constituent un moyen de consommer les marchandises militaires produites. Pour Luxemburg, le capitalisme a besoin d’un « extérieur » pour se reproduire : or cet extérieur n’est pas, par exemple, les territoires avant colonisation (sinon on confond impérialisme et colonisation, laquelle n’en est qu’un prolongement historique). Le rapport à cet « extérieur » est à comprendre non pas au sens géographique, mais comme un métabolisme entre le mode de production capitaliste et le salariat, et d’autres modes ou secteurs de production. Ce métabolisme, qui vise à assurer la valorisation du capital et éviter ou différer les contradictions, fait que l’impérialisme n’est au fond qu’une méthode spécifique d’accumulation, d’une part caractérisée par la présence permanente de l’usage de la coercition armée, et d’autre part et corrélativement, par le fait que cette violence est un « champ d’accumulation privilégié ». Ce qui montre qu’il existe encore aujourd’hui des formes d’accumulation « primitive » (ou « expropriation originelle », ce qu’analyse Marx à la fin de la section VII du Livre I du Capital) faite de violence, de destruction, de brutalité, qui se combinent allègrement avec l’accumulation par extorsion de plus-value « pacifiée » par le biais salarial.
Trois phases de l’impérialisme.
Serfati distingue dans cette perspective trois phases de l’impérialisme. La première, dite « stato-centrée », est celle théorisée par Lénine, classique, des conflits entre grandes puissances tels qu’ils se sont produits jusqu’à la deuxième guerre mondiale. La seconde, « inter-étatique », est celle de l’instauration de l’ONU, des éléments de base du droit international, et de l’équilibre des grandes puissances au coeur de la guerre froide. La troisième est celle qu’il nomme « mondialisation armée », et qui sévit depuis le « tournant néo-libéral » des années 1990, dont un des déclencheurs fut la chute de l’URSS, et dans la foulée, la reconquête par la grande finance internationale de l’hégémonie. Cette troisième phase contraste nettement avec la seconde, qui s’est largement apparentée à un compromis historique finalement bien fragile entre travail et capital, dont l’indice est (fut !) l’État providence, à la fois comme réalité et comme solution proposée. On assiste aujourd’hui à la fin de ce compromis social institué après-guerre, déliquescence qui se nourrit en l’accentuant de la situation dramatique des pays pauvres, qu’ils soient d’anciennes colonies ou non. L’ensemble accentue le découplage entre l’économique et le politique, et institue des strates de rapports de force internationaux qui ne sont plus en coïncidence : d’où la difficulté de déchiffrer les parties en présence, et la nature de leurs engagements, dans tel ou tel conflit actuel (la situation proche-orientale est ici emblématique).
Mais favorisant ce découplage juridique, géographique et institutionnel du politique, du militaire et de l’économique, cette troisième phase renforce cependant leur union sous de nouvelles formes : utilisant et favorisant la porosité des frontières ainsi que l’interdépendance entre acteurs étatiques et non-étatiques (industries de l’armement, sociétés militaires privées), elle occasionne la naissance, indice de cette inter-dépendance, de nouveaux groupes politiques-militaires [2] auxquels les États donnent le plus souvent leurs bénédictions, et qui accèdent de plus en plus aisément aux nouvelles technologies meurtrières.
L’implication mutuelle de la rente et de la coercition : du rôle de la forme-État.
La conséquence de la prédominance impérialiste du capital rentier, lequel revêt selon Lénine une certaine passivité (à la façon dont la bourgeoisie foncière constituait un frein à la bourgeoisie industrielle en France au milieu du 19e siècle, comme l’analyse Marx dans Le dix-huit Brumaire de Louis Bonaparte), c’est donc la nécessité de la coercition, de l’usage systématique de la force armée, comme l’expliquait Luxemburg et le reprend Serfati : la complémentarité des analyses est ici visible. Tout ceci, contrairement aux thèses de Michael Hardt et Antonio Negri dans Empire (2000) par exemple, s’opère non pas dans le dos des États-nations réduits à un rôle de figurants, mais consacre au contraire une place éminente de l’État, qui ressort comme l’instrument central, la nécessaire médiation, de cette appropriation privée, même si ce n’est pas son « objet » officiel, et même si certaines de ses fonctions se dissocient partiellement des territoires nationaux. Certes monopoles privés et États ne se plus strictement identifiables, n’ont plus exactement les mêmes intérêts, les mêmes aires d’influence et les mêmes acteurs, mais on reste néanmoins fort loin de la disparition de la forme-État par laquelle s’effectue la domination du capital, et d’une situation où capital et travail s’opposeraient directement de façon planétaire. Le renforcement croissant du système militaro-industriel américain depuis la deuxième guerre mondiale est là pour en témoigner.
L’impérialisme est l’ère de la domination politique du capital financier, et donc de l’utilisation de la coercition étatique qui la rend possible : les discours des impératifs de « sécurité nationale » sont à comprendre dans cette perspective. Ils sont à la fois une expression de la logique d’accumulation évoquée ci-dessus : les groupes privés assurant la production d’armes par exemple, voient leurs profits croître vertigineusement, le biais guerrier-militaire est immense source de profits puisque l’Etat garantit les commandes. Mais plus en profondeur, structurellement parlant, ceci témoigne de ce que le Capital ne peut pas se passer d’un appareil politique qui joue ce rôle de cohésion économique, en sus de ses prérogatives répressives et de ses appareils idéologiques [3] (les institutions étatiques depuis deux siècles se sont d’ailleurs renforcées dans ces fonctions). Le capital comme rapport social tend bien à transcender les limites nationales et à transformer le marché international des échanges en système capitaliste mondial comme Marx et Engels l’indiquaient déjà dans le Manifeste de 1848 : mais cette « transcendance » s’opère via la forme-État qui est toujours État de classes, comme Machiavel l’avait déjà compris, organe majeur exprimant l’antagonisme de classes et laissant faire, activement ou par omission, le processus d’expropriation et d’accumulation privées. Se reproduisant à l’échelle mondiale et digérant, « métabolisant » tout ou presque sur son passage, le capital étend ses droits de propriétés, et la soumission de tous à ce « droit ». Cette extension, sanctifiée par les États au niveau des institutions internationales, l’est d’autant plus dans leurs politiques nationales respectives, quelles que soient les bisbilles qui affleurent ici ou là, du plombier polonais aux délocalisations des chaînes d’Airbus en Chine et en Russie en passant par la jungle des industries du textile.
La phase actuelle de l’impérialisme montre que la forme-État est toujours centrale, bien qu’elle réalise cette centralité sur le fond d’une dissociation économique-politique et de tensions réelles entre plan nationaux et supra-nationaux, qui n’existaient pas lorsque Lénine écrivit L’impérialisme. La complexité de l’ensemble mérite donc qu’on relise cet ouvrage à la lumière d’un regard aigu sur la structuration des forces d’aujourd’hui, et que cette lecture soit complétée par celle de L’accumulation du capital (1913), l’ouvrage essentiel en cette matière de Rosa Luxemburg [4].
Privatisation du social et ingérence démocratique : généralisation d’une double contradiction.
Conséquence de cette mondialisation armée, expression géostratégique du néo-libéralisme fin de siècle, la situation des pays « du sud », « périphériques », du « tiers-monde », du « quart-monde », que sais-je, devient de plus en plus catastrophique. Rappelons que leur « développement » n’est en tous cas pas du ressort du capitalisme, puisque celui-ci est justement ce qui l’empêche : si la forme de l’exploitation impérialiste et du sous-développement colonial a certes changé (prédominance aujourd’hui de la loi de l’échange inégal sur les surprofits coloniaux [5] avec les décolonisations, son contenu est resté le même. Corrélativement, outre les destructions des codes du travail, l’accentuation du travail informel et des conditions de travail proches de l’esclavage, sous la gouverne de la logique financière et actionnariale qui induit depuis une quinzaine d’année la privatisation généralisée des industries lourdes de ces pays et la destruction des infrastructures publiques (les fonds nécessaires à leur fonctionnement ne sont pas investis par ceux qui ont pris le contrôle des sociétés locales via les fusions-acquisitions, indépendamment des mésusages des fonds qui alimentent par ailleurs le système de la dette perpétuelle), on assiste à un accroissement des inégalités entre pays riches et pauvres, bref à une aggravation essentielle de la contradiction entre le caractère social de la production, et le caractère privé de la propriété (officielle) et de la possession (effective) des moyens et résultats de la production.
Cette contradiction favorise d’autant plus l’« anomie » générale, la destruction, sur fond de misère matérielle et symbolique, des tissus traditionnels de sociabilité et de régulation des comportements, anomie dont les violences guerrières, organisées ethniquement ou religieusement, sont des témoins frappants. Comme l’explique Gilbert Achcar dans Le choc des barbaries (2002), « le ressentiment populaire a horreur du vide », et les populations « anomisées » sont tendanciellement prêtes à tout : d’où ce mécanisme guerrier de « montée aux extrêmes » (thème repris à Clausewitz) qu’il montre à l’oeuvre actuellement. Dès 1999 (Clinton au sommet de l’OTAN) et évidemment depuis 2001, cet empire dans l’impérialisme que sont les Etats-Unis, associe systématiquement en effet, de son côté, les discours de « sécurité » nationale, la défense de la mondialisation et du marché capitaliste, et celle de la paix et de la démocratie (les sub-empires comme la France, l’Angleterre, etc., embrayant chacun dans leur styles) : d’où provient le matraquage du « droit d’ingérence » associé à la lutte contre le nouvel ennemi mondial, réel ou supposé, du « terrorisme ».
S’il y a donc une première actualité flagrante des thèses de Lénine (et de Luxemburg), c’est bien celle de leur diagnostic général, celles des armes de leur critique. L’autre vertu, la critique des armes, à savoir, la conversion par soi, chez Lénine, de l’analyse de l’économie mondiale en pratique politique de l’internationalisme révolutionnaire, fut bien une intervention en phase avec son temps. Travaillons cette dialectique du théorique et du pratique : l’analyse concrète d’une situation concrète doit ouvrir un espace de possibles stratégiques. Mais la situation d’aujourd’hui ne permet aucunement de reconduire comme telle l’intervention de Lénine.
C’est l’alternative « démocratie ou terrorisme », qui domine la structure idéologique mondiale d’aujourd’hui et préformate l’essentiel des analyses et des politiques sur le plan international : elle exprime en condensé le stade où en est arrivé l’hégémonie impérialiste, formidable union d’idéologie et de force armée (comme l’analysait si justement Gramsci). Notre effort doit constituer à déjouer et rejeter cette alternative au profit de la reconstruction de l’unité stratégique entre les producteurs anonymes de la richesse mondiale. Ce qui nous enjoint, en particulier, de lutter contre l’entreprise de culpabilisation des travailleurs des pays riches par rapport à leurs homologues des pays pauvres : même si les disparités des conditions de vie sont telles qu’on a tendance à l’oublier, ils restent du même côté de la propriété privée, et sont bien du même camp.
[1] Cf. Nicos Poulantzas, Les classes sociales dans le capitalisme d’aujourd’hui, Paris : Seuil 1974, A-I. « L’internationalisation des rapports capitalistes et l’État-nation ».
[2] Cf. André Tosel, « Obsolescence ou actualité du concept d’impérialisme ? », in Jacques Bidet (dir.), Guerre impériale, Guerre sociale, Paris : PUF (coll. Actuel Marx Confrontation) 2005, p. 83-93.
[3] Cf. Nicos Poulantzas, Fascisme et dictature (1970), Paris : Points-Seuil Politique n°68, 1974, ch. VII p. 334-336.
[4] Cf. Les extraits présentés dans R. Luxemburg, Textes, Paris : Éditions Sociales (coll. Essentiel-Messidor) 1986.
[5] Pour toute l’œuvre, cf. Ernest Mandel, Le troisième âge du capitalisme, 1972, tr. fr. Paris : Ed. de la Passion 1997, et sur cette question, Ch. III. « La structure de l’économie capitaliste mondiale » et Ch. XI « Néocolonialisme et échange inégal ».
Site web du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA).
Revue indépendante d’analyse stratégique anticapitaliste.
Actualité politique internationale de la revue Inprecor sous reponsabilité de la Quatrième internationale.
International Socialism, Revue mensuelle théorique du Socialist Worker Party.
Le site web de la LCR Belge contient de nombreux articles de théorie marxiste très intéressants.
Base de données de référence pour les textes marxistes.
Le site de la commission nationale formation du NPA.