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29 janvier 2010
Notre planète connaît une crise écologique d’une globalité et d’une vitesse sans précédent. On peut distinguer quatre éléments dans cette crise écologique : la diminution de la biodiversité, l’épuisement des ressources naturelles, la pollution globale et bien sûr les changements climatiques.
L’activité anthropique a en effet été capable de changer le climat à cause de l’émission massive des gaz à effet de serre (GES). Ce changement est le plus impressionnant, car il est rapide, irréversible et imprévisible. L’origine de ce changement est l’utilisation des énergies fossiles et l’irrationalité d’un système soumis à la seule loi du profit. Plus que tout autre élément de la crise écologique, le changement climatique incrimine directement la logique capitaliste et va toucher à tous les aspects de notre vie.
Du 7 au 18 décembre 2009, a lieu à Copenhague (Danemark), le sommet international des Nations Unies sur le climat. Il s’agit de remplacer le traité international de Kyoto, ratifié en 1997 par 175 pays, par un nouveau traité pour la période 2013 – 2017. Or les négociations entamées depuis Kyoto ont été un échec, les émissions de GES n’ont cessé d’augmenter dans la plupart des pays (voir Tableau 1). Pour éviter de dépasser le seuil fatidique de 2°C d’augmentation, les pays industrialisés doivent réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 80 à 95% d’ici 2050, en passant par une réduction intermédiaire de 25 à 40% en 2020.
Au sein du mouvement écologiste il existe un double débat : (1) Est-ce que le responsable du changement climatique c’est l’homme ou le système économique ? (2) Favoriser la prise de conscience individuelle ou sortir du capitalisme ? Après avoir fait un point sur la gravité de la situation notamment pour les classes les plus démunies, j’essaierai de montrer en quoi c’est le système de production capitaliste qui est la cause de la crise climatique, puis pourquoi seule une transformation révolutionnaire rapide de la société nous permettra
d’éviter le pire.
Allemagne | -17 % |
---|---|
Canada | +28 % |
Espagne | +49 % |
États-Unis | +16 % |
France | -1,7 % |
Grèce | +27 % |
Irlande | +23 % |
Japon | +6,5 % |
Royaume Uni | -14 % |
Portugal | +41 % |
Russie | +29% |
Avant d’aller plus loin sur la description des causes et des effets du changement climatique, rappelons que cette crise s’insère dans un contexte de crise écologique globale plus large (voir Annexe 1). Cette crise comporte différentes facettes : pollution, crise de la biodiversité ou diminution des ressources disponibles. Chacune est liée aux autres à l’échelle globale (responsabilité du capitalisme) ou localement. Par exemple, la construction d’une autoroute augmente la pollution atmosphérique en particules lourdes et la production en GES (effet sur le climat), mais elle conduit à la diminution de ressources naturelles (matériaux et pétrole) et est néfaste pour la biodiversité par la fragmentation de l’habitat. La logique réformiste vise à dissocier ces différentes facettes pour trouver une réponse à un des problèmes car répondre à tous, c’est remettre en cause le système. À ce titre nous devons être vigilant à la sur-médiatisation de la seule crise climatique.
Néanmoins, cette crise est éminemment critique pour l’humanité et pédagogique pour amener à l’anticapitalisme. La transformation climatique déjà observée et à venir est à 93% due aux activités de l’homme et à l’effet de serre. Le principe de l’effet de serre est simple, il est connu depuis 1824. La terre produit une énergie thermique fonction de sa température de surface. Or certains gaz absorbent ce rayonnement et le rediffuse nt dans l’atmosphère en la réchauffant. C’est le même principe que dans une voiture l’été ou dans une serre, sauf que la vitre est ici remplacée par des gaz aux propriétés bien particulières : ce sont les gaz à effet de serre. Le dioxyde de carbone (CO2) est celui qui a le rôle le plus important (mais ce n’est pas le seul). L’effet de serre est un mécanisme naturel mais qui a explosé avec la révolution industrielle due à la combustion massive de carbones fossiles (charbon, pétrole), qui entraîne une augmentation de la concentration de ces gaz, et donc une augmentation de la température. En effet, depuis 1850, la concentration en gaz carbonique a augmenté de 40% et celle de méthane a été multipliée par 25. Les concentrations en dioxyde de carbone ou en méthane excèdent très largement les variations naturelles des 650 000 dernières années.
Le climat a déjà changé. Nous observons une augmentation sensible des températures : 11 des 12 dernières années sont les plus chaudes jamais enregistrées depuis 1850, la température globale a augmenté en moyenne de 0.74°C depuis 100 ans. Des précipitations plus violentes ont été observées dans certaines zones, alors qu’un assèchement a été observé dans les régions déjà arides.
Selon les scénarios, les modèles climatiques prévoient une augmentation de la température globale de 1.1 à 6.4°C. Cette augmentation variera fortement selon les régions (atteignant +8°C dans certains endroits), elle sera beaucoup plus forte aux pôles ce qui accéléra la fonte des glaces. Elle sera par ailleurs accompagnée par une hausse des extrêmes climatiques (sécheresse, tempêtes, pluies diluviennes). Un été équivalent à la canicule de 2003 apparaîtra en France en 2100 comme un été plutôt frais. Il faut bien avoir conscience qu’une augmentation de quelques degrés en moyenne entraîne des augmentations beaucoup plus fortes pour certaines régions ou certains mois. D’autre part, la machine climatique est complexe et de nombreux effets inattendus peuvent survenir. Si on dépasse les 2°C d’augmentation, ces changements déjà irréversibles deviendront en plus imprévisibles à cause de différents effets non linéaire : saturation ou destruction des puits naturels de carbone que sont les océans et les forêts, fonte des glaciers entraînant un emballement à la fois de l’augmentation de températures et de la hausse du niveau des mers (plus de 3 mètres) ou dégel des sols sibériens avec émission massive du méthane (GES très puissant) qui y est stocké... À ce titre, l’expression « changement climatique » est trompeuse : elle évoque une modification graduelle alors que nous sommes confrontés à un basculement brutal, dont la vitesse s’accélère. Enfin ne pas dépasser ce seuil de 2°C est éminemment politique, car c’est un objectif quasi inatteignable pour le capitalisme.
Les plus touchés seront évidemment les plus démunis. L’immense majorité des centaines de millions d’êtres humains menacés par la montée du niveau des océans vivent en Chine, en Inde, au Bangladesh, ou en Egypte. Par exemple, pour une hausse d’un mètre du niveau des océans, un quart de la population du Vietnam devrait déménager. La montée de l’insécurité alimentaire est une autre manifestation criante de l’injustice climatique. Même au nord ces inégalités face au climat sont criantes. En septembre 2005, le cyclone Katrina qui a frappé la Nouvelle Orléans a entraîné la mort de 1500 personnes et le déplacement de 780.000 autres. Les fractions les plus pauvres ont été les plus touchées : elles habitent dans les zones les plus exposées aux catastrophes, n’ont pas les moyens de fuir, leurs biens ne sont pas assurés. 75% de la population dans les quartiers inondés était noire. Faute d’évacuation prise en charge par les pouvoirs publics, 138.000 des 480.000 habitants de la ville ont été pris au piège. La hausse des phénomènes de canicule touchera moins les cadres travaillant dans les bureaux climatisés que les ouvriers des chantiers, de la métallurgie ou de l’agro-alimentaire.
Les changements climatiques ne sont pas dus à « l’activité humaine » en général, mais bien au fonctionnement du système capitaliste depuis la révolution industrielle. En effet, c’est bien la logique capitaliste et productiviste d’accumulation permise par les énergies fossiles (charbon, pétrole), qui est en cause. Si on regarde les causes d’émission des gaz à effet de serre, c’est toute l’économie qui est concernée : l’anarchie des transports de personnes et de marchandises, l’énergie requise pour la production manufacturière, ou la production agricole.
Les sources du productivisme sont au coeur du capitalisme. En effet, le capitalisme est soumis à deux contradictions majeures qui produisent mécaniquement productivisme et société de consommation. La première est la baisse tendancielle du taux de profit : plus il développe les moyens de production (machines, informatique), plus il doit augmenter le volume de ces productions pour maintenir le même taux de profit. Pour survivre, il doit donc être en perpétuelle expansion en s’appropriant de nouvelles ressources (guerre sans limite) ou en privatisant un nombre grandissant de secteurs (école, services). Cette logique s’accompagne d’une augmentation illimitée des moyens de production à la fois œuvre « civilisatrice » mais aussi mortifère du Capital. La seconde contradiction est la réalisation de la plus value, car une fois une marchandise créée il faut bien la vendre, c’est ce qui sous-tend toute la société de consommation. Il n’y a donc pas de capitalisme sans société de consommation avec une publicité de plus en plus présente et sans productivisme. Le capitalisme ne peut vivre sans ses objets inutiles et sans ses transports anarchiques. Prenons un exemple concret : on a pu montrer que les ingrédients nécessaires à la fabrication d’un simple pot de yaourt aux fraises parcouraient près de 10 000 km avant d’être réunis, avec à la clef la consommation de 40 grammes d’équivalent en pétrole par kilo de yaourt. Ce système a ainsi conduit entre 1970 et 1997 au triplement du transport terrestre sur route.
Dans ce contexte, l’utilisation des énergies fossiles a été une véritable aubaine pour les capitalistes. Ces énergies permettaient de décupler les moyens de production à moindre coût. Ensuite, un autre mode de production énergétique aurait pu être choisi. Mais cela a été systématiquement écarté, car le caractère limité et appropriable des gisements de combustibles fossiles offre la possibilité d’imposer des prix de quasi monopole, permettant un surprofit important et stable. Ensuite, les grands groupes énergétiques ont acquis un poids déterminant qui leur a permis de façonner ce système énergétique en fonction de leurs propres intérêts. L’acquisition du pétrole ou du gaz conditionne encore aujourd’hui les choix géostratégiques des grandes puissances (conflits en Irak, Iran, Afghanistan). Sur le long terme, il n’y a donc pas de solutions à attendre dans le cadre du système capitaliste. Surproduction, surconsommation et leur conséquence, les changements climatiques, sont autant inscrits dans ses gênes que sa capacité à produire du mal-être et des inégalités.
Pour éviter de dépasser 2°C d’augmentation, les pays industrialisés doivent réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 80 à 95% d’ici 2050. Or la combustion des combustibles fossiles fournit 80% de l’énergie consommée au niveau mondial. Comme l’énergie est la condition de tout travail, donc de toute activité économique, il faut donc dans un temps record diminuer la consommation d’énergie et transformer les infrastructures existantes ce qui implique des investissements lourds. Non seulement le capitalisme est la source des changements climatiques mais en plus il est dans l’incapacité structurelle de réagir.
Le marché, écologiquement inefficace et socialement injuste, est la seule réponse actuelle des capitalistes. Après avoir freiné pendant trente ans la mise en oeuvre de politiques climatiques, les dirigeants de la planète s’intéressent enfin à la question. Mais de leur point de vue, il s’agit avant tout d’ouvrir de nouveaux marchés, avec de nouveaux profits à la clé. Ils marchandisent l’air avec les droits à polluer en renforçant au passage la domination des pays industrialisés sur les pays du sud :des entreprises polluantes du nord achètent des terres dans le tiers-monde, plantent des arbres à croissance rapide et acquièrent ainsi les crédits de carbone correspondant au CO2 qu’elles rejettent en continuant de brûler des combustibles fossiles au nord…Ce système ayant complètement échoué, ils tentent timidement de changer les modes de production par une incitation sous forme de taxes (la taxe carbone par exemple). Ce type de système ne permet les changements structurels massifs et rapides requis et surtout fait porter le coût des réformes plus lourdement sur les pauvres, qui sont les plus touchés par l’augmentation du coût des transports ou des biens de première nécessité.
Un courant écologiste multiforme propose de changer les comportements et de revenir à une économie de proximité. Souvent, ces mêmes personnes se revendiquent de la décroissance et affichent la volonté d’appliquer dès maintenant des alternatives dans leurs vies. Cependant, il est indécent de parler de décroissance quand une majeure partie de l’humanité a du mal à se nourrir. Mais le plus grave est que les tenants de la décroissance tombent dans un moralisme culpabilisateur car la seule force de changement serait l’individu, or ce moralisme est innaceptable et souvent inefficace. Il faudrait manger bio, ne pas consommer dans les grandes surfaces…Néanmoins, nous aurions tort de balayer d’un revers de main certains arguments de la décroissance. Premièrement, la lutte idéologique passe aussi sur un questionnement non moralisateur sur les comportements (au sens de : Comment on vit ? Quelle est la place de l’accumulation matérielle ?). Ce questionnement est fécond et fortement anticapitaliste. Deuxièmement, la mise en place de techniques alternatives sous forme autogestionnaire est un point d’appui pour montrer qu’un autre monde est possible. Enfin, l’apport principal des tenants de la décroissance est de montrer que la planète ne peut supporter le développement économique actuel. Une révolution socialiste, si elle est nécessaire ne sera pas suffisante, il faudra une révolution dans nos moyens de production et de consommation, ce qui passe par une révolution idéologique et technique.
Dissocier les luttes écologistes des luttes sociales est une voie qui mène à l’impasse. C’est parce que en tant que salariés, nous prenons conscience des problèmes écologiques, que nous pouvons changer les choses. Dans ce cadre, nous devons avancer sur trois plans : (1) développer l’écologie au sein des luttes sociales et le social au sein des luttes écologistes, (2) proposer un plan d’urgence social et écologiste qui doit forcément s’attaquer à la propriété privée et la logique du profit, (3) démontrer que la sortie du capitalisme est nécessaire et que seule une société ecosocialiste peut préserver les ressources et répartir les richesses.
Au coeur des luttes, nous devons toujours lier les deux questions. Une revendication centrale est alors l’interdiction des licenciements. En effet, concernant l’automobile, le transport routier ou le nucléaire, nous devons proposer une sortie de ces modes de production et de transports, mais assorti d’un vrai plan de reconversion à discuter avec les syndicats et les associations de l’environnement. Sinon écologie et emploi se retrouvent en concurrence et rien n’est pire. Dans les luttes écologistes, il faut insister sur la dimension sociale : appauvrissement des paysans indiens avec les OGMs, souffrance et cancers des travailleurs du nucléaire. À ce titre, un secteur oublié doit être réinvesti : la santé et les conditions de travail.
Pour limiter la casse climatique, il faut mettre en œuvre un plan d’urgence qui se décline par grands secteurs économiques - transport, habitat, agriculture, industrie et énergie-, sans perdre de vue que tous ces domaines sont liés, ce qui implique une cohérence globale des transformations à mener. Il faut d’abord réduire à la source les émissions de GES par une série de mesures qui concernent tous les secteurs avec une confrontation plus ou moins forte avec la logique capitaliste (liste des mesures en Annexe 2). Pour cela il faut réclamer de nouveaux services publics. Un service public unifié du transport (SNCF, routes, bus, location de voitures) permettrait d’organiser les changements structurels sans pénaliser les salariés des différents secteurs. Ce service public doit être démocratique avec une prise en charge en partie décentralisée des besoins par les salariés et les usagers. L’isolation massive des logements ne se fera pas par des incitations sous forme de déductions fiscales sur les 50% de propriétaires de leurs logements. Il faut donc un service public du logement qui permette l’accès au logement pour tous et leur rénovation. Nous proposons aussi un service public unifié de l’énergie (EDF, AREVA, TOTAL) avec appropriation collective des profits. Ce service doit mettre en œuvre une politique tarifaire avec comme principe, une tarification progressive plus chère pour les gaspillages qui financent la gratuité d’un socle commun, qui correspond aux besoins. Il doit permettre la sortie du nucléaire. Enfin, les anticapitalistes doivent défendre une agriculture paysanne de proximité avec un contrôle public de la distribution en s’appropriant les profits de la grande distribution.
Mais toutes ces mesures n’ont de sens que dans un cadre de sortie du capitalisme car plusieurs d’entre elles ne sont pas acceptables par le système. Néanmoins en tant que révolutionnaires il faut que la dimension écologiste soit au coeur de notre projet : la planète est limitude et ses ressources ne sont pas inépuisables. Or Marx le disait déjà, « chaque progrès de l’agriculture capitaliste est un progrès non seulement dans l’art d’exploiter le travailleur, mais encore dans l’art de dépouiller le sol ; chaque progrès dans l’art d’accroître sa fertilité pour un temps, un progrès dans la ruine de ses sources durables de fertilité. Plus un pays, les États-Unis du Nord de l’Amérique par exemple, se développe sur la base de la grande industrie, plus ce procès de destruction s’accomplit rapidement. La production capitaliste ne développe donc la technique et la combinaison du procès de production sociale qu’en épuisant en même temps les deux sources d’où jaillit toute richesse : la terre et le travailleur ».
Il faut donc développer un projet écosocialiste dans lequel il faudrait appliquer à l’appareil productif façonné par le Capital le même raisonnement que Marx proposait au sujet de l’appareil d’État : « La classe ouvrière ne peut pas se contenter de prendre telle quelle la machine de l’État et de la faire fonctionner pour son propre compte ». Les travailleurs ne peuvent pas se contenter de prendre telle quelle la machine productive capitaliste et de la faire fonctionner pour son propre compte : ils doivent la transformer radicalement.
Une crise des ressources naturelles s’accentue aussi de jour en jour à cause d’une production irréfléchie. Entre 1930 et 1990 la production de Nickel a été multipliée par 40, celle d’aluminium par 118 et celle de chrome par 20. La consommation en eau a triplé depuis 1950, déjà aujourd’hui 55% des ressources d’eau accessibles en profondeur ou en surface sont utilisées, dont 70% pour l’irrigation. Le pic de production de pétrole devrait être atteint en 2010 ou 2030 selon les experts, conduisant rapidement à des tensions à la fois politiques (guerre) et sociales (augmentation des prix). Chaque année la surface des forêts tropicales qui disparaissent est égale en surface à la moitié du territoire Français (les estimations varient de 60 000 km² à 410 000 km²). Les ressources alimentaires sont aussi menacées. Dans de nombreux pays du sud, les structures agricoles traditionnelles ont été déstructurées par les politiques de l’OMC et du FMI qui ont favorisé des grandes monocultures d’exportation au dépend de l’agriculture vivrière. Le nombre de malnutris chroniques est de 852 millions, les récentes émeutes de la faim montrent que de plus en plus de populations pauvres n’accèdent plus aux denrées de base. Enfin la sur-pêche menace de nombreuses espèces de poissons, en 50 ans le tonnage des pêches a été multiplié par 5.
La crise de la biodiversité est le troisième élément de la crise écologique, elle est due à une disparition des habitats : selon l’UICN (l’Union Internationale pour la Conservation de la nature), la faune sauvage en Afrique a perdu 60,3 % des forêts humides de son habitat d’origine ; 59,2 % des savanes et des steppes ; 58,4 % des forêts sèches ; 55,4 % des mangroves ; 29,1 % des zones humides et 2,2 % des zones arides. Les espèces disparaissent aussi à cause de la surexploitation des ressources : 34000 espèces sont inscrites sur la liste rouge de l’UICN comme étant menacées par les industries alimentaires, les industries du bois et l’industrie pharmaceutique. Selon la FAO, 75 % de la diversité génétique des plantes cultivées a été rayé de la carte, à cause des contraintes du marché et du poids des grands semenciers (Monsanto). 5000 à 25000 espèces disparaissent chaque année en Amazonie. La vitesse d’extinction est 100 à 1000 fois supérieure à celle qui prévaut lors des grandes extinctions (notamment celle qui a entraîné l’extinction des dinosaures). Outre les extinctions, les effectifs de beaucoup de populations naturelles diminuent, certaines espèces sans disparaître sont donc très fragilisées et on assiste ainsi à une diminution de la diversité génétique encore plus importante que celle de la diversité spécifique (nombre d’espèces).
Enfin nous connaissons une pollution globale qui met en danger la santé humaine. L’activité industrielle et les transports entraînent une pollution de l’atmosphère, du sol et des eaux océaniques ou continentales. Les conséquences sur la santé sont dramatiques : entre 1950 et 1988, le taux de cancers aux USA a augmenté de 43.5%, le cancer tuant 985 000 Américains en 1988, 150 000 français chaque année. Les 70 000 produits chimiques disséminés dans notre environnement et l’augmentation globale des pollutions n’y sont pas étrangers. La liste est longue : métaux lourds, hydrocarbures, amiante, mercure, PCB, DDT, nitrates, pesticides, ozone, sulfures, dioxines, éléments radioactifs divers dus à l’industrie nucléaire (extraction de l’uranium, transport, enrichissement, maintenance des centrales, fuites et déchets), etc. Ces pollutions touchent tout le monde à travers les aliments que l’on mange, l’air que l’on respire et l’eau que l’on boit, mais l’action est surtout dramatique pour les travailleurs qui y sont exposés en permanence.
Site web du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA).
Revue indépendante d’analyse stratégique anticapitaliste.
Actualité politique internationale de la revue Inprecor sous reponsabilité de la Quatrième internationale.
International Socialism, Revue mensuelle théorique du Socialist Worker Party.
Le site web de la LCR Belge contient de nombreux articles de théorie marxiste très intéressants.
Base de données de référence pour les textes marxistes.
Le site de la commission nationale formation du NPA.