La stratégie des révolutionnaires dans les entreprises des « années 68 »

par Lisbeth Sal

13 octobre 2009

La période des « années 68 » [1] s’ouvre sur mai 68 [2] et plus particulièrement sur les accords de Grenelle [3], vécus comme une trahison par une frange importante de grévistes. Les luttes ouvrières sont permanentes et les façons traditionnelles de les mener sont remises en cause par de plus en plus d’ouvriers et d’ouvrières qui réclament davantage de démocratie dans l’organisation de la grève et des actions plus radicales (séquestrations de la direction, occupation de l’usine jusqu’à satisfaction des revendications). Au fond, cette période est marquée par une disjonction croissante entre les ouvriers et les ouvrières et le mouvement ouvrier traditionnel [4].

En effet, le PCF recule dans les entreprises et la CGT comme la CFDT se trouvent souvent poussés par la pression d’une nouvelle génération d’ouvriers combatifs qui prend l’initiative des grèves. Cette nouvelle classe ouvrière voit par ailleurs émerger de nouveaux acteurs que sont les femmes, les OS [5], les immigrés qui sont souvent surexploités et marginalisés et dont les revendications sont spécifiques.

Les organisations d’extrême gauche sortent de la marginalité dans la foulée du mouvement de mai-juin. Dans la période, elles jouent un rôle essentiel et de plus en plus audible dans la dénonciation des directions syndicales, de la politique du PCF, ainsi que dans la promotion des comités de grève et de l’auto-organisation. Les jeunes ouvriers sont sensibles aux discours de l’extrême gauche mais restent en retrait des organisations qui leur paraissent trop liées au milieu étudiant. En effet, les organisations révolutionnaires sont souvent majoritairement composées de jeunes scolarisés. Par exemple, en 1969, ils représentent 70% de la LC [6]. Les ouvriers restent minoritaires dans les organisations alors qu’ils sont déterminants dans la stratégie des révolutionnaires. Chacune des organisations répond différemment à cette contradiction et développe une orientation politique particulière dont les implications concrètes varient.

Le mouvement de Mai-juin 68

Un peu partout dans les entreprises, l’initiative des grèves de mai-juin 68 revient aux jeunes. Par exemple, à Renault Cléon [7], c’est suite à un petit débrayage d’initiative syndicale que les ouvriers n’ont pas repris le travail et ont contraint les organisations syndicales à les suivre si elles ne voulaient pas se trouver en retrait.

Dès le début de la grève à Renault Cléon, les étudiants de Rouen alors en grève se déclarent en solidarité avec les ouvriers de Renault Cléon. Des liens se nouent progressivement malgré l’hos tilité des responsables syndicaux. Au moment de la reprise du travail, l’écart entre les revendications, les espoirs sou levés par le mouvement de mai-juin 68 et les résultats facilitent la jonction avec la mouvance révolutionnaire. Les groupes de jeunes ouvriers combatifs constitués au moment du mouvement de mai-juin 68 sont les moteurs des luttes qui émailleront les années 70 et favorisent l’implantation de l’extrême gauche dans les entreprises.

En juin, douze organisations d’extrême gauche sont dissoutes dont la JCR, l’OCI, VO, l’UJC(ml) et le PCMLF [8]. Les militants entrent alors dans la clandestinité avant de réapparaître publiquement sous un autre nom quelques mois plus tard. La lutte contre les « gauchistes » est alors à son comble tant de la part du gouvernement que de la CGT et du PCF. La CFDT est moins hostile aux militants d’extrême gauche. Quoi qu’il en soit. le mouvement de mai-juin 68 a permis de libérer un espace pour les révolutionnaires. Tout en restant minoritaires, ils jouent dorénavant un rôle non négligeable dans les usines dans lesquelles ils sont implantés. Leur présence modifie le champ politique de l’usine. En permanence, les syndicats et le PCF doivent désormais se définir par rapport à une gauche qui les talonne, qui les pousse à aller plus loin dans les revendications comme dans les actions, qui les critique voire qui tente de les discréditer.

Les entreprises, une intervention prioritaire

L’intervention dans les entreprises est centrale pour les organisations d’extrême gauche. Pour LO, cela a toujours été le cas ; pour la LC et les maoïstes, cela devient d’autant plus crucial que les organisations analysent la période comme potentiellement révolutionnaire. Les militants d’extrême gauche sont convaincus de la « centralité de la classe ouvrière ». En effet, parce que la classe ouvrière est nombreuse, qu’elle est concentrée dans des centres urbains ou de grandes entreprises, qu’elle produit les richesses de la société et qu’elle les produit collectivement, la classe ouvrière est la seule capable d’emmener les autres couches de la société vers la révolution.

Ils sont également convaincus qu’il faut tendre vers un parti ouvrier révolutionnaire, car seule son organisation peut permettre à la classe ouvrière d’accomplir sa tâche historique. Pour cela, il est nécessaire de recruter des ouvriers « Pour qu’il existe un parti révolutionnaire, il faut qu’il existe aussi des milliers d’ouvriers révolutionnaires qui en constituent le noyau essentiel » [9]. Une fois organisés, ces ouvriers deviendront des « cadres » de la classe ouvrière, ce qui signifie qu’ils seront capables de la diriger et de l’entraîner vers la révolution. En effet, il ne s’agit pas seulement de recruter un à un des ouvriers, les révolutionnaires doivent aussi être à l’initiative de luttes pour plusieurs raisons. Tout d’abord, parce qu’il n’est pas possible de se laisser imposer l’augmentation des cadences, le chômage technique, etc., sans réagir : ce qui permet de gagner de nouveaux acquis ou d’empêcher la dégradation des conditions de travail, par exemple, c’est le rapport de forces qui existe dans l’entreprise. Ensuite, c’est une façon de montrer aux ouvriers qu’il ne faut pas attendre que les organisations syndicales appellent à des débrayages. D’une part parce qu’elles n’y appellent que si elles sentent que cela correspond à une combativité. D’autre part, parce que, pour les révolutionnaires. c’est une façon de prouver aux ouvriers et aux organisations syndicales qu’il existe potentiellement une direction alternative. Enfin, une victoire obtenue par la lutte renforce la confiance dans ses propres forces. C’est faire la démonstration que collectivement, on est plus fort et que l’on peut gagner.

Pour mettre en pratique cette orientation, l’enjeu est l’implantation des révolutionnaires dans les entreprises qui elle est alors en deçà des nécessités, quelle que soit l’analyse que les organisations font de la période.

Quelle classe ouvrière ?

Il s’agit alors, plus que jamais, d’être implanté dans la classe ouvrière. Pour ce faire, les organisations d’extrême gauche ont des stratégies différentes liées à des conceptions différentes de la classe ouvrière. En effet, la conception maoïste de la classe ouvrière est très différente de celle des trotskystes. Les premiers considèrent que les aspirations révolutionnaires sont présentes dans la classe ouvrière. « Les idées justes » étant « dans les masses », le rôle des révolutionnaires n’était pas tant de réveiller la classe que de lui faire prendre conscience de ses propres aspirations [10]. Dans la conception trotskyste, la classe ouvrière n’est pas spontanément révolutionnaire. Elle est spontanément trade- unioniste [11] dans la mesure où elle se bat pour de meilleures conditions de travail, des augmentations de salaires sans nécessairement que des syndicats soient à l’origine du mouvement revendicatif. Elle n’est pas spontanément révolutionnaire, ce qui signifie que sans intervention extérieure, elle ne peut comprendre globalement le système et savoir comment le changer. Le rapport des trotskystes à la classe ouvrière est donc bien différent de celui des maoïstes. Ces derniers sont plus dans l’écoute de la classe ouvrière, comme s’ils avaient des choses à apprendre d’elle [12], même s’il faut aider les ouvriers à les formuler et les débarrasser de leurs illusions sur les organisations syndicales. De leur côté, les trotskystes cherchent à apporter des idées, une compréhension du monde, la conscience de la nécessité de la révolution à cette classe ouvrière qui ne perçoit pas tout. Nous n’évoquons pas ici l’exemple de l’OCI dont nous savons que le recrutement reste essentiellement étudiant malgré la présence d’ouvriers ça et là [13].

LO, la « tendance prolétarienne »

Dans sa brochure LO et le mouvement trotskyste, LO explique tandis qu’elle évoque rapidement l’histoire de son courant que « parce que Voix Ouvrière était un tout petit groupe, elle estimait qu’il fallait consacrer toutes ses forces à s’implanter dans la classe ouvrière et uniquement à cela ». Par ailleurs, c’est aux « travailleurs du rang » qu’il est nécessaire de s’adresser. Dans le travail ouvrier de LO, c’est un axe central. Ce n’est pas prioritairement en direction des ouvriers déjà organisés dans les syndicats qu’il est question d’intervenir : ce travail doit être « subordonné au travail dans la masse de la classe ouvrière ». Enfin, pour gagner la confiance de la classe ouvrière, elle souhaite se démarquer de l’image du gauchiste « chevelu et fumeur de joint ». Finalement, LO est l’organisation trotskyste la plus implantée dans les entreprises dans cette décennie [14].

Du point de vue de la LCR, cette stratégie de LO pour construire le parti révolutionnaire consisterait en une accumulation linéaire de militants ouvriers. Cela revient à considérer que LO n’intègre pas les évolutions de la société dans son orientation politique et continue son chemin quoi qu’il arrive. La brochure, Lutte ouvrière ou la « tendance prolétarienne » recense les principales critiques de la LCR à l’égard de l’intervention ouvrière de LO. L’auteur y dénonce alors ce qu’il appelle l’ouvriérisme.

La LC puis LCR, une élaboration permanente

De son côté, la LC élabore une stratégie en direction de la classe ouvrière adaptée à son implantation essentiellement étudiante, c’est-à-dire qui s’efforce de tirer le meilleur parti de sa capacité de mobilisation acquise dans la jeunesse scolarisée. Dans la foulée de mai 1968, la LC a recruté de nombreux étudiants et lycéens. En revanche, elle reste peu implantée dans la classe ouvrière. Finalement, c’est une stratégie baptisée la Dialectique des Secteurs d’lntervention (DSI) qui sera adoptée : « La tâche essentielle des militants révolutionnaires est aujourd’hui sur l’acquis et sur la base de leur implantation dans des secteurs importants de la jeunesse scolarisée lycéenne et étudiante - et à partir des forces et de l’audience que leur a values l’animation de luttes de masses - anti-impérialistes, anti-capitalistes - d’organiser, d’éduquer l’avant-garde ouvrière, de lui permettre d’apparaître, de se lier à la classe ouvrière dans son ensemble au travers de chacune de ses manifestations, de ses luttes quotidiennes.  » [15]. Il ne s’agit donc pas de s’implanter dans la classe ouvrière directement, il s’agit plutôt de la mettre en mouvement en partant de là où sont implantés l’essentiel des militants, c’est-à-dire dans la « périphérie ».

Assez vite, la LC réévalue son orientation et prend conscience des limites de la DSI. Lors du premier congrès de la LCR, en décembre 1974, les militants adoptent une nouvelle orientation : « la dialectique dite de la périphérie vers le centre visant à s’appuyer sur les secteurs lycéen, étudiant et enseignant à la fois pour les apparitions centrales et l’accumulation primitive de forces au sein des entreprises est dépassée aujourd’hui à l’échelle nationale » [16]. Cette stratégie fait place à une stratégie plus « classique », qui met véritablement au centre le travail ouvrier. La LCR évoque alors l’existence d’une Avant-Garde Ouvrière Large qu’elle définit comme « une couche de travailleurs qui, à partir des luttes, acquiert la conscience de la nécessité de s’organiser de manière collective et durable et qui est à l’origine des ripostes aux attaques patronales. Ce sont des travailleurs qui sont capables de déclenche, de stimuler et d’orienter les luttes des larges masses. [...] [Ils] peuvent être amenés [...] à s’opposer à un ou des aspects de la politique des réformistes, et de là, à acquérir une défiance vis-à-vis des appareils bureaucratiques et de leur politique. » [17] Finalement, cette AGOL correspond aux jeunes ouvriers combatifs à l’initiative des grèves depuis le mouvement de Mai-juin 68. L’enjeu est donc la conquête, le recrutement de cette AGOL [18]. Pour autant, intégrer des ouvriers à une organisation essentiellement composée d’étudiants soulève des questions quant au mode de vie que l’organisation impose, même inconsciemment.

Dans sa brochure LO dans le mouvement trotskyste, la principale critique de LO à l’égard de l’intervention ouvrière de la LCR est qu’elle n’intervient qu’en direction du mouvement ouvrier organisé, c’est-à-dire essentiellement syndical, tandis qu’il s’agit selon LO de s’adresser à tous les travailleurs.

Les « tournants ouvriers » de la LCR et l’« établissement » maoïste

À deux reprises, en 1974 et en 1979, la LCR opère ce qu’elle appelle des « tournants ouvriers ». En plus de la préoccupation permanente du recrutement dans la classe ouvrière, il s’agit aussi d’encourager des militants de l’organisation en recherche d’emploi ou encore étudiants à s’embaucher, de préférence dans des « bastions ouvriers ». La LCR appelle ainsi les entreprises qui présentent à la fois une certaine importance stratégique, des conditions concrètes de radicalisation, une vie politique et syndicale avec un rapport de forces favorable au mouvement ouvrier. Les résultats du premier tournant ouvrier sont peu significatifs. Ce n’est pas le cas du second qui entraîne plusieurs centaines de militants dans les entreprises.

Du côté des maoïstes, c’est dès 1967 que des étudiants ont commencé à s’établir dans des entreprises. Cette décision est le produit d’une analyse de la période qui met en avant l’existence d’un noyau d’ouvriers radicalisés, en insistant plus particulièrement sur le rôle des OS et des immigrés. Ils parviennent souvent à nouer des rapports de confiance avec les ouvriers mais ils restent éphémères. En effet, souvent embauchés avec des contrats provisoires, ils se font rapidement licencier car ils sont trop activistes et très rapidement repérés sans avoir réussi à construire un collectif ouvrier militant.

Au total, deux à trois milliers de militants, dont 30 % de filles, se sont établis entre 1967 et la fin des années 70 [19]. L’établissement des trotskystes, même s’il a été beaucoup moins important que chez les maoïstes, a souvent été plus durable. En effet, comme le soulève Marnix Dressen, les établis maoïstes sacralisaient la classe ouvrière. Alain Geismar, porte parole de l’ex-GP, déclare à son procès : « Les ouvriers sont nos maîtres ». Souvent, après quelques mois d’établissement, il semble que les maoïstes soient déçus, désillusionnés, ce qui n’est pas le cas des trotskystes qui ont une vision plus nuancée de la classe ouvrière.

L’intervention syndicale dans une décennie d’« insubordination ouvrière »

à partir de 1969, la GP s’attache à construire une organisation ouvrière sans et contre les syndicats, ce qui se traduit dans les usines par un anti-syndicalisme assez systématique même si progressivement, certains militants maoïstes évoluent. Ce n’est pas le cas des organisations trotskystes dont les militants d’entreprise adhèrent aux syndicats même s’ils ne les ménagent pas, critiquant leur bureaucratisation, leurs trahisons etc. Les années post-68 sont marquées par une hostilité importante de la CGT et du PCF à l’égard des révolutionnaires. Ils sont alors souvent empêcher d’adhérer à la CGT ou de devenir délégué du personnel pour la CGT. Les trotskystes ont alors le choix entre construire un rapport de force fondé sur la confiance dans l’entreprise pour contraindre la CGT [20] ou s’organiser à la CFDT.

C’est au moment des grèves, nombreuses dans cette décennie « d’insubordination ouvrière » [21], que les stratégies des révolutionnaires et des syndicats s’oppo sent le plus frontalement. Les trotskystes se battent alors pour une gestion démocratique de la grève, ce qui implique des assemblées générales décisionnelles où se tiennent de véritables débats [22] et des comités de grève élus qui ne soient pas le regroupement des organisations syndicales. La seconde bataille centrale des révolutionnaires dans cette décennie est la généralisation des grèves. En effet, les grèves sont nombreuses, un peu partout en France, et certaines sont longues avec occupation voire relance de la produc tion. Il s’agit selon les révolutionnaires de tendre à unifier l’ensemble de ces luttes. Cette stratégie va systématiquement à l’encontre de celle des organisations syndicales qui cherchent à contrôler tout mouvement et pour cela, freinent toute généralisation.

Apprendre de nos expériences

Le mouvement de mai-juin 68 est donc un catalyseur dans l’implantation de l’extrême gauche dans les entreprises. La période ouverte est potentiellement révolutionnaire pour certaines organisa tions. Il s’agit alors de se mettre en or dre de bataille et d’être là ou l’économie peut être bloquée tout en étant principa lement composés de jeunes scolarisés. La contradiction est immense compte tenu de l’urgence de la situation, de l’écho croissant des révolutionnaires, du discrédit progressif et nuancé des or ganisations traditionnelles du mouve ment ouvrier, des grèves nombreuses qui posent la question de quelle société construire pour une frange importante de jeunes ouvriers.

Pour autant, les diverses stratégies se placent dans des temporalités différentes allant de « tout, tout de suite, main­tenant » pour les maoïstes, à continuons à « enfiler notre collier de perle » [23] pour LO, en passant par des réflexions très théoriques de la part de la LC puis de la LCR qui n’ont que peu d’impact dans la pratique quotidienne des militants de la LC. Finalement, la stratégie des maoïstes les a épuisés tandis que celle des trotskystes a finalement permis une pré­sence sur la durée dans les entreprises et plus largement.

Certaines questions de stratégie posées par cette décennie d’« insubordination ouvrière » sont encore cruciales aujourd’hui. Il n’est pas question ici de plaquer une période politique sur une autre, car les caractéristiques sont diffé­rentes même s’il y des points communs. Il s’agit de mieux comprendre certains écueils dans lesquelles notre mouvance a pu tomber. À l’heure ou nous lançons un nouveau parti anticapitaliste, réfléchir à notre implantation dans les entreprises est fondamental. De même, réfléchir à nos pratiques militantes pour permettre l’intégration de militants plus ou moins investis. Enfin et surtout, réfléchir à l’articulation entre élaboration politique et activités, priorités ou tâches.

Notes

[1G.Dreyfus-Armand, R.Frank, M-F.Levy et M.Zancarini-Fournel (dir.), Les années 68. Le temps de la contestation, Bruxelles, Complexe, 2000.

[2Bien qu’on puisse aussi considérer que le mouvement de mai juin 68 est lui-même le produit des années antérieures durant lesquelles émerge une série de mouvements.

[3Les accords de Grenelle, conclu le 27 mai 1968 entre les directions syndicales, les organisations patronales et le gouvernement aboutissent essentiellement à une augmentation de 35 % du SMIG et de 10 % en moyenne des salaires réels. Ils prévoient aussi la création de la section syndicale d’entreprise.

[4Comprenant les organisations syndicales et les organisations politiques représentant traditionnellement les ouvriers et les ouvrières.

[5Ouvriers Spécialisés.

[6J-P.Salles, La ligue communiste révolutionnaire : instrument du grand soir ou lieu d’apprentissage (1968-1981), PUR, 2005, p138.

[7En 1968, Renault Cléon est la deuxième usine à se mettre en grève avec occupation après Sud-Aviation à Bouguenais, près de Nantes, entraînant non seulement l’ensemble de la régie mais aussi d’autres entreprises de l’agglomération rouennaise.

[8La JCR et VO sont des organisations trotskystes tandis que l’UJC(ml) et le PCMLF sont des organisations maoïstes. Peu après, La JCR devient la LCR, VO devient LO, l’UJC(ml) devient la GP et le PCMLF éclate en plusieurs groupes dont l’un produit le journal L’Humanité Rouge.

[9F. Lourseiev, «  Lutte ouvrière  » ou la «  tendance prolétarienne  », Paris, Maspéro, collection cahiers rouges, 1971. Brochure collective de la LCR, p. 16.

[10M. Dressen, De l’amphi à l’établi – Les étudiants maoïstes à l’usine (1967-1989), Paris, Belin, 2002, p.124.

[11Lénine, Que faire  ?

[12Les maoïstes menaient d’ailleurs de nombreuses enquêtes auprès «  des masses  ». Mao Zedong défend l’idée qu’il ne faut pas se trouver en extériorité dans «   le travail de masse  ». Les militants doivent apprendre à connaître les conditions de vie et les aspirations du peuple : «  Qui n’a pas fait d’enquête n’a pas droit à la parole  », cité in De l’amphi à l’établi..., op cit., p. 191.

[13À Sud-Aviation de Bouguenais, première entreprise en grève avec occupation en 68, nous connaissons la présence d’un ouvrier de l’OCI, Yvon Rocton dont l’intervention a été non négligeable au moment du mouvement du mai-juin 68.

[14Dès 1966, les renseignements généraux estiment à une quarantaine le nombre de bulletins d’entreprises que l’organisation rédige.

[15Rouge (hebdomadaire) n°12, le 19 février 1969.

[161er congres de la LCR : Thèses, p. 70.

[172e congrès de la LCR : Thèses, Montreuil, Éditions de la taupe rouge, 1977, p. 19.

[181er congrès de la LCR : Thèses, p. 77.

[19M. Dressen, «  L’établissement maoïste  » in La France des années 1968, Syllepse, Paris, 2008.

[20À Renault Cléon, les ouvriers sont allés jusqu’à faire grève pour contraindre la CGT à accepter un militant de LO comme délégué du personnel.

[21X. Vigna, L’insubordination ouvrière dans les années 68, Essai d’histoire politique des usines, PUR, Rennes, 2007.

[22Les assemblées générales lors des grèves des «  années 68  » ressemblent souvent plus à des meetings des organisations syndicales.

[23Métaphore utilisée par Lourseiev dans la brochure «  Luttte ouvrière  » ou la «  tendance prolétarienne  », qui signifie gagner un à un des ouvriers.


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