Déclarations des Socialistes Révolutionnaires Egyptiens

Traduction JM Guerlin

par Socialistes Révolutionnaires Egyptiens

5 avril 2011

Déclaration des Socialistes Révolutionnaires Egyptiens après l’attaque par l’Etat des manifestants de la Place Tahrir

9 avril 2011

Le Conseil Militaire est le gardien de la dictature et de la corruption
L’agression, à l’aube de ce samedi, de manifestants pacifiques par les forces armées utilisant des balles réelles et des gaz lacrymogènes, ainsi que la tentative d’intimider les protestataires avec des véhicules blindés, situe clairement le Conseil Militaire dans le camp de la contre-révolution.
Les manoeuvres visant à briser le camp de la protestation ne signifient pas autre chose que la défense par le Conseil Militaire des intérêts des bandits corrompus qui ont dévalisé le peuple égyptien pendant les trente dernières années. Les généraux qui trônent au sommet de la pyramide de l’armée font partie du gang corrompu de Moubarak, et ce sont eux qui assument la tâche de protéger son système de rapine et de corruption après sa chute. Il est temps aujourd’hui de se débarrasser d’eux, de la même manière que les révolutionnaires ont chassé Moubarak.

Désormais plus personne ne sera trompé par le slogan : « l’armée et le peuple sont la main dans la main ».

Au cours des deux derniers mois, pendant lesquels le Conseil Militaire a exercé le pouvoir, il a réprimé les manifestations, torturé des militants et les a traînés devant des tribunaux militaires.

Cette fois-ci, cependant, l’armée n’a pas agi seule dans sa tentative de briser le sit-in, mais a oeuvré main dans la main avec la police.

Cela signifie que l’armée et la police sont « la main dans la main » contre le peuple, et que ces mains sont tachées du sang des révolutionnaires.
Il appartient donc au peuple de se débarrasser d’eux, et de créer une autorité civile populaire reflétant les revendications des révolutionnaires et réalisant les aspirations du peuple égyptien à la liberté et à la dignité.
Cela signifie la mise en accusation de Moubarak et de ses complices pour les crimes qu’ils ont commis contre le peuple, et la confiscation de tous leurs avoirs.

Moubarak et ses copains ne passeront jamais en jugement tant que Tantaoui et Annan, ainsi que les autres généraux du Conseil Militaire, demeureront au pouvoir en Egypte, parce qu’ils sont partie intégrante de son régime et sont impliqués dans la corruption qui a gangrené le pays pendant sa dictature.
Nous devons continuer notre révolution jusqu’à ce que le pays soit nettoyé et le Conseil Militaire moubarakiste chassé du pouvoir.

Vive la révolution égyptienne !

Déclaration des Socialistes Révolutionnaires Egyptiens sur la Libye, l’intervention étrangère et la contre-révolution

2 avril 2011

Plus d’un mois après le déclenchement de la Révolution Libyenne, le Conseil de sécurité de l’ONU (après une discussion sur le problème libyen en réunion secrète) a imposé une zone d’exclusion aérienne. Le Conseil de sécurité a choisi comme première étape une intervention militaire, sans même l’avoir fait précéder par des tentatives pour fournir une aide humanitaire ou des armes aux rebelles. Un certain nombre d’Etats ont fait part de leur désir de participer aux opérations militaires, qui ont commencé hier.

Les régimes arabes, en particulier ceux des pays du Maghreb, se sont livrés à une course aux armements, accompagnée de la conclusion d’alliances avec l’Union Européenne et les USA, qui les a jeté les uns contre les autres. Ce processus a ramené l’argent du pétrole, qui est contrôlé par des monopoles internationaux, dans la région sous la forme d’achats d’armements. Ceci confirme que les énormes budgets militaires, qui acheminent la sueur et le labeur des peuples arabes dans les poches des multinationales marchandes de canons, étaient destinés à acheter des armes pour la répression intérieure ou la guerre contre les pays voisins.

Nous n’avons pas entendu la voix du Conseil de sécurité, de l’Union Européenne ou des Américains pendant les décennies où Kadhafi et ses semblables dans les régimes arabes réprimaient leur peuple avec la dernière brutalité tout en accumulant des fortunes. Ils n’ont rien dit, aussi longtemps que ces régimes mettaient en œuvre les recommandations du Fonds Monétaire International relatives à la suppression de toute aide sociale aux pauvres, qui était la seule consolation des peuples arabes. Tant que les compagnies ont laissé la porte ouverte aux capitalisme mondialisé, ils sont restés silencieux.

Mais lorsque le peuple a décidé de renverser leurs régimes corrompus, et délogé dans les faits les têtes du régime, Ben Ali puis Moubarak, et que les possibilités offertes par l’impérialisme moderne aux régimes arabes pour massacrer leurs peuples se sont taries, alors la solution était d’intervenir.

L’intervention signifie le sacrifice d’une poignée de boucs émissaires, tout en s’efforçant de maintenir les révolutions arabes dans le cadre des douceurs « démocratiques » et de désamorcer la pression exercée par les masses, en échange du retrait des revendications sociales et économiques et des exigences anti-impérialistes nationales.

L’impérialisme moderne utilise divers mécanismes pour parvenir à son unique but qui est de s’assurer que les régimes arabes restent de féaux serviteurs des monopoles du capitalisme mondialisé et de la politique colonialiste. Ceci est réalisé au moyen d’une alliance avec les classes qui bénéficient du maintien de l’ancien régime, et qui craignent le développement d’une révolution populaire.

L’intervention prend plusieurs formes, de la propagande et l’utilisation de sources de financement occultes liées à l’administration américaine et aux grandes sociétés soutenant l’impérialisme US-sioniste à des opérations militaires pures et simples. L’entrée des troupes du Bouclier péninsulaire au Bahrein, l’annonce d’une intervention militaire en Libye, la visite d’Hillary Clinton, les sacs de dollars qui font leur apparition sous le prétexte de « soutenir la démocratie » ou de répandre la « conscience démocratique » font partie du même stratagème. Cela ne signifie pas qu’il s’agit d’un « complot », mais il existe à l’évidence une interdépendance étroite d’intérêts entre les systèmes et les gouvernements, d’une part, et les monopoles capitalistes internationaux, de l’autre.

L’intervention étrangère n’est pas destinée à soutenir la démocratie, elle est partie intégrante de la contre-révolution. Les régimes dirigeants s’allient pour préserver leurs intérêts face aux révoltes populaires. Ce qui nous amène logiquement, et ce ne sont pas de simples paroles, à reconnaître que poursuivre la révolution est inévitable si l’on veut parvenir à l’élimination définitive de tous les systèmes d’oppression et d’exploitation et non à de simples réformes temporaires. Ce but ne peut être atteint dans le cadre étroit d’une révolution régionale.

Non à l’intervention étrangère ! Non à la contre-révolution !Vive la révolution des peuples !


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